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Gabon: Léandre Zué, maire du 2ème arrondissement ou Maire de Libreville ?
Publié le mercredi 3 juin 2020  |  Gabon Media Time
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© Autre presse par DR
Le maire de Libreville, Léandre Nzue
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Le maire de Libreville Léandre Nzue a décidé de répondre à l’appel à la solidarité lancé par le président de la République Ali Bongo Ondimba à sa façon, en décidant depuis le 15 mai dernier de distribuer des kits alimentaires aux familles défavorisées uniquement dans le deuxième arrondissement de Libreville. Une démarche quelque peu curieuse pour cette personnalité politique qui est d’abord maire de la commune de Libreville avant d’être « un enfant du 2e arrondissement ». Si Léandre Nzue est soucieux du bien–être des Gabonais défavorisés, la logique et la fraternité militante auraient voulu qu’il se procure les denrées alimentaires et les rétrocèdent à la banque alimentaire dirigée par le ministère des Affaires sociales afin de les distribuer dans l’ensemble des arrondissements de Libreville. A moins, que pour Léandre Nzue, il n’est dans les faits, que le maire du 2e arrondissement et uniquement de cet arrondissement.

Ce sont sensiblement plus de 500 familles démunies du deuxième arrondissement de la commune de Libreville que Léandre Nzue maire de ladite commune a gratifiées de plusieurs kits alimentaires dans le but de lutter contre les effets causés par la crise sanitaire liée à la Covid-19 sur des Gabonais économiquement faibles. Le vendredi 15 mai 2020 dernier ce sont 300 familles défavorisées du quartier Plaine-Orety qui ont reçu la dotation du locataire de l’hôtel de ville, pour sa deuxième phase, c’est à Atong-Abè que ses représentants ont procédé à l’opération de distribution des kits alimentaires aux populations vulnérables du 2e arrondissement de Libreville.

Si la bonne foi nous commande de souligner l’initiative noble du maire de Libreville, il convient de nous arrêter sur la teneur de sa démarche qui fait le lit à l’ambiguïté sur la mise en place de la mesure gouvernementale relative à la Banque alimentaire. « Monsieur Léandre Nzue qui est un fils du deuxième arrondissement de Libreville ne pouvait rester insensible à l’appel lancé par le chef de l’Etat. Il m’a donc instruit de distribuer, en son nom, son aide alimentaire », a déclaré Symphore Ekomo Ekomo à l’occasion de la distribution faite le 15 mai dernier à Plaine-Orety.

Il convient de préciser que l’appel à solidarité du président de la République Ali Bongo Ondimba, concernait le fond de solidarité covid-19 et non aide alimentaire dont la responsabilité de sa matérialisation avait été attribuée au ministère des Solidarités sociales Prisca Koho et au ministre de l’Économie Hugues Mbadinga Madiya. En sa qualité de maire de la commune de Libreville, Léandre Nzue aurait eu bonne grâce à participer à la banque alimentaire initiée par le Chef de l’Etat en apportant sa dotation au ministère des Solidarités nationales qui dans sa programmation aurait distribué tous les arrondissements de la commune de Libreville y compris le 2e arrondissement dont il est le fils. C’est ainsi que se justifie le comportement d’un « bon père de famille » lequel doit avoir à coeur de satisfaire toutes ces populations et non seulement celle dont il est le natif.

Léandre Nzue est-il le maire de Libreville ou juste celui du 2e arrondissement? Léandre Nzue agit-il pour son propre compte ou au nom du président de la République et partant de sa formation politique? Ces questions, eut égard à l’action du locataire de l’hôtel de ville, se posent légitimement. Elles se posent d’abord parce que pour le fondement de son action, s’il s’est appuyé sur l’appel à solidarité du Chef de l’Etat, il s’en est savamment détourné pour lancer sa propre campagne de distribution des kits alimentaires. Elles se posent ensuite parce qu’en se départissant du schéma de la banque alimentaire pour ne privilégier que le seul deuxième arrondissement, Léandre Nzue marche non seulement sur les plates bandes de Prisco Koho mais montre clairement qu’il n’avait à coeur que de satisfaire ses « parents » du 2e arrondissement de la commune de Libreville.
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