Plusieurs chefs des villages du département de la Boumi-Louetsi dans la province de la Ngounié (sud du pays), interviewés par un reporter de Gabonactu.com en séjour dans la localité ont affirmé n’avoir plus perçu leurs émoluments depuis près de deux ans et dénoncent une négligence regrettable qui bafoue leur autorité.
« Les chefs ne sont pas payés. C’est un manque de considération », s’est indignée Rose Mbenga, un des chefs du regroupement des villages Dibwangui, s’estimant sérieusement être oubliée et marginalisée par l’administration qu’elle sert pourtant avec déférence.
Quasiment tous les chefs du département dénoncent ce « honteux » statut quo. Ils ont profité d’un rassemblement organisé par le député Cyriaque Moukoundzi venu distribuer dans la localité l’aide du Coordonnateur Général des affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin pour lancer ce cri de détresse.
« On se casse la tête pour rien à régler les palabres ici au village », a vomi pour sa part un autre chef de village parlant avec dédain.
Selon les chefs des villages de Bilala, Kanda, Mayani, Malou-loulou, … du department de la Boumi-Louetsi dont le chef-lieu est Mbigou, ces émoluments sont de l’ordre de 30 000 FCFA trimestriellement pour les chefs des villages, et 45 000 FCFA pour les chefs des regroupements. Ceci laisse croire que le salaire mensuel d’un chef de village est de 10 000 FCFA.
« On souffre cadeau », a conclu Rose Mbenga frappée d’une paralysie totale des membres inférieurs. Clouée sur un fauteuil roulant, Rose Mbenga réclame par ailleurs un tricycle pour sa mobilité.
Le Gabon compte 2 743 villages, 969 regroupements des villages et 164 cantons, selon le découpage administratif de 1996. Ces chefs de l’administration décentralisés travaillent sous la tutelle administrative du ministre de l’Intérieur et financière du ministre de l’Economie et des finances. Ils représentent l’autorité administrative de proximité.