L’imbroglio né du non-retour d’une douzaine de Gabonais bloqués en France à cause de la pandémie de Covid-19 a amené le ministre des Affaires étrangères, Alain-Claude Bilie-By-Nze, à apporter des précisions, le 26 mai, sur cette affaire. Il s’est exprimé dans le cadre d’une conférence de presse relative au bilan de l’opération de rapatriement ayant permis de ramener 997 Gabonais au pays.
Le ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères, Alain-Claude Bilie-By-Nze, s’est exprimé, le 26 mai, sur l’opération de rapatriement des Gabonais bloqués à l’étranger. Si il apporté des éclaircissements sur cette opération ayant mobilisé plusieurs départements ministériels, ainsi que plusieurs pays ; il a davantage répondu aux allégations qui cristallisent les critiques sur l’opération de Paris. Certaines critiques accusent les autorités en charge de cette opération d’avoir détourné les fonds dédiés à cette opération. D’où les couacs de l’étape de Paris.
L’étape de Paris d’où est née la polémique a permis le retour de 234 personnes dont 151 prises en charge par l’État, pour un montant total de 71 millions de francs CFA. Sauf qu’une douzaine de Gabonais n’a pas pu embarquer dans ce vol qui, au demeurant, avait également à son bord d’autres nationalités. «Nous avons mieux maitrisé le rapatriement lorsque nous avions l’entière responsabilité de l’établissement de la liste, de la communication avec nos compatriotes et de leur embarquement. Ce qui n’a pas été le cas avec Air France». «Nous le déplorons. Nous tenterons de comprendre ce qu’il s’est passé afin d’améliorer la collaboration», a déclaré le ministre.
Si la douzaine de gabonais n’a pas pu emprunter ce vol pour regagner le pays, le ministre des Affaires étrangères, se référant aux notes de la représentation diplomatique gabonaise à Paris, reconnait qu’il y a eu des incompréhensions. «L’état des lieux que nous fait l’ambassadeur, Flavien Enongoué, montre des situations différentes», à l’exemple des personnes ayant les noms sur les listes, qui se sont présentées à l’aéroport, et n’ont pas eu de billets alors qu’ils étaient payés, où ceux qui avaient déjà reçu ces billet, lesquels ont été annulés, une fois à l’aéroport.
Pour clarifier cette situation, le chef de la diplomatie gabonaise, qui a promis que ces derniers seront prioritaires s’il y avait une occasion, a indiqué que dans les prochaines heures, il devrait rencontrer l’ambassadeur de France au Gabon, notamment dans le cadre de leurs consultations habituelles. Ce sera dont l’occasion de savoir ce qu’il s’est réellement passé.
Pas de budget géré par les Affaires étrangères
A propos de l’avion, Alain-Claude Bilie-By-Nze est formel. Selon lui, cet avion n’a pas été affrété par une compagnie pétrolière. «Il vous souviendra que de nombreux compatriotes, à Paris, avaient demandé que le gouvernement ouvre les discussions avec Air France pour qu’ils puissent utiliser leur billet et rentrer», a-t-il expliqué, en indiquant que le ministère des Affaires étrangères, comme d’autres départements ministériels, ont été saisis, interpellés par ces compatriotes. «C’est ce qui a été fait. Il se trouve que tous ceux qui vont à Paris n’y vont pas par Air France. Il y a des compatriotes qui y vont avec d’autres compagnies et qui ne pouvaient donc pas prendre Air France avec les tickets des autres compagnies. Il a donc été décidé de la prise en charge de ces compatriotes», a-t-il relaté.
Quant à ceux qui affirment avoir utilisé leur billet pour revenir et qui réclament des remboursements en criant au détournement des fonds, le ministre des Affaires étrangères indique que cela échappe à sa compétence et les engage de porter plainte au cas où ils se sentiraient lésés. «Le ministère des Affaires étrangères n’a pas géré de ligne budgétaire. Il n’a géré aucune mise à disposition. Avec le soutien de l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac), il a procédé à la négociation avec les compagnies, à la signature des contrats. Ils ont été payés, par virement bancaire, du Trésor public vers les comptes des entreprises. Nous n’avons utilisé, ni touché aucun financement lié à cette opération», a-t-il explicité.
Revenant sur le vol affrété, il souligne que «ces vols ne sont pas des vols commerciaux au sens classique du terme». «Ces sont des vols spéciaux qui procèdent des discussions entre les autorités françaises, gabonaises et Air France en vue d’embarquer, au départ de Paris, nos compatriotes et nous avons autorisé que les résidents gabonais puissent prendre ce vol. Aucune compagnie pétrolière n’a affrété ce vol», a-t-il insisté, invitant les uns et les autres à le vérifier auprès de l’ambassade de France au Gabon ou auprès d’Air France.