Les efforts doivent désormais tendre vers la définition d'autres formes de sensibilisation et de conscientisation pour obtenir des changements de comportements qui déboucheraient sur un rush vers les unités de dépistage tant souhaité.
Alors que la lutte contre le nouveau coronavirus bat son plein, la perception que les Gabonais ont de cette pandémie risque de ne pas favoriser sa limitation. Un faisceau d'interprétations illogiques, de regards biaisés, de postures rédhibitoires en font aujourd'hui un sujet où l'on distingue une grande part de honte et de peur. Honte de se faire dépister, "pour ne pas avoir honte d'être testé positif ". Peur d'être stigmatisé par le voisinage à cause de cette maladie.
D'où part cet état d'esprit qui inhibe une réelle prise de conscience de la part des populations qui, à ce jour, ne prennent pas toute la mesure de la gravité de la situation ? Qu'est-ce qui peut expliquer la dilution de l'engouement du début qui s'est transformé en une sorte de démission face à la pandémie ? Cette distance par rapport à une implication résolue quant aux mesures prises indique clairement qu'en termes de responsabilité et de civisme, l'on est encore loin du compte. Dès lors que le manque de statistiques proches de la réalité affectera toujours la volonté des experts de tabler sur un spectre approximatif, il sera difficile que les efforts actuels soient couronnés de succès. Et ce à cause de la réticence des personnes à se faire dépister et à observer les gestes barrières.