Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Politique
Article
Politique

Gabon: Tentative de suicide de Brice Laccruche Alihanga ? Voici le vrai du faux
Publié le samedi 23 mai 2020  |  LaLibreville.com
Gabon
© Autre presse par DR
Gabon : Brice Laccruche Alihanga, le directeur de cabinet d’Ali Bongo, a rencontré le conseiller Afrique d’Emmanuel Macron
Comment


Ce jeudi 21 mai, l’ex-directeur de cabinet de la Présidence de la République aurait tenté, à en croire la rumeur, de « se suicider » dans sa cellule de la prison de Gros Bouquet où il est incarcéré depuis décembre dernier dans le cadre de l’opération anti-corruption « Scorpion ». La réalité est quelque peu différente. Voici le vrai du faux.

Brice Laccruche Alihanga a-t-il tenté de se suicider ?

« Il a été découvert allongé avec plusieurs entailles le long des deux avants bras. La précédente ronde, moins de 2 heures plus tôt, n’avait révélé aucune anomalie. Il a été retrouvé à ses côtés une boîte de conserve faisant partie du stock alimentaire qu’il gardait dans sa cellule, dont le couvercle avait été retiré pour cet acte », indique un communiqué du ministère de la Justice rendu public le jour même, vendredi 22 mai.

Des sources médicales internes se font elles plus précises. « Les blessures de l’ex-directeur de cabinet de la Présidence de la République sont trop superficielles pour parler à proprement dit d’une tentative de suicide », affirment celles-ci.

Quel est l’état de santé de Brice Laccruche Alihanga ?

Le communiqué du ministère de la Justice l’indique clairement : l’ex-directeur de cabinet de la Présidence de la République, au moment où il a été « était parfaitement conscient et pouvait s’exprimer sans difficulté. »

Toujours selon des sources médicales internes, hier, vendredi, l’état de santé de M. Brice Laccruche Alihanga « était satisfaisant ». Celles-ci précisent qu’ « à aucun moment, le pronostic vital de l’intéressé n’a été engagé du fait de cet acte ».

Où se trouve actuellement Brice Laccruche Alihanga ?

« Les agents de l’administration pénitentiaire (après avoir découvert ainsi l’ex-directeur de cabinet) ont immédiatement alerté les services de santé de la prison qui lui ont très rapidement apporté les soins de premier secours appropriés. Il a ensuite été transféré à l’infirmerie pour y recevoir un traitement médical approfondi (nettoyage, désinfection, suturation des plaies et sérum antitétanique). Un repas lui a ensuite été servi », indique le communiqué du ministère de la Justice daté du jeudi 21 mai.

Brice Laccruche Alihanga n’a donc, à aucun moment, quitter la prison de Gros Bouquet pour se rendre à l’hôpital. Comme tous les autres prévenus dans le cadre de l’affaire anti-corruption « Scorpion » – une vingtaine d’ex-hauts responsables publics au total -, il reste donc incarcéré dans sa cellule dont il n’est extrait que pour les promenades quotidiennes ou les auditions par le juge.

Pourquoi Brice Laccruche Alihanga s’est-il tailladé les veines ?

C’est finalement « la » question. Si la tentative de suicide est à écarter, comme l’affirment de manière catégorique des sources médicales au sein de l’établissement pénitencier, l’acte de Brice Laccruche Alihanga ne serait donc pas motivé par la volonté d’échapper à un procès.

En revanche, selon deux personnes qui ont pu échanger par la suite avec l’ex-directeur de cabinet, le geste de l’ex-directeur de cabinet s’expliquerait d’abord par « la crainte de l’oubli ». En effet, si les détenus de l’opération Scorpion ont été très médiatisés en fin d’année dernière et au début de cette année, depuis plus de deux mois, ils ne font plus la une de l’actualité. La crise du Covid-19 a accaparé l’agenda médiatique. Cette crainte de l’oubli, classique chez les détenus selon les psychologues, peut pousser certains à avoir des gestes qui soient de nature à refaire parler d’eux.

C’est aussi une manière de mettre la pression sur les autorités gabonaises, de leur forcer la main pour accélérer le cours de la Justice qui, pourtant, travaille à bon rythme dans ce procès tentaculaire. « C’est du même ordre que la lettre de M. Patrichi Tanasa (l’ex-ADG de la GOC, lui aussi incarcéré dans le cadre de l’Opération anti-corruption Scorpion, NDLR) qui affirmait avoir été victime d’une tentative d’assassinat en prison. Or, celui-ci, plusieurs mois plus tard, est bien en vie et en parfaite santé », expliquent ces mêmes sources.

Selon une autre source qui a eu elle aussi accès récemment à l’ex-directeur de cabinet de la Présidence, la raison qui l’aurait poussé à commettre un tel acte s’expliquerait aussi par la volonté plus prosaïque de changer de lieu. « M. Laccruche Alihanga en avait ras-le-bol d’être entre quatre murs. Se taillader, même superficiellement les veines, était l’occasion de quitter la prison pour être transféré à l’hôpital », explique cette source, très informée.

Quoi qu’il en soit, toutes les sources proches du dossier sont catégoriques : l’acte commis par Brice Laccruche ne visait pas à commettre l’irréparable mais plutôt à se rappeler au souvenir de l’opinion publique, nationale comme internationale, qui n’a eu d’yeux ces derniers temps que pour une seule chose : le Covid-19. Un moindre mal, fort heureusement.
Commentaires


Comment