Libreville,(Infos Gabon)-Le banquier Tony Elumelu préconise un plan martial pour augmenter l’électricité et alléger le fardeau de la dette et souhaite que les jeunes soient prioritaires car les PME sont responsabilisées.
Saisissant l’opportunité que lui offrait la session intitulée : «Un monde résilient: un appel africain pour un nouvel ordre mondial», le président de la United Bank for Africa (UBA) Plc, a déclaré que la pandémie de Coronavirus qui ravage actuellement le monde offre une occasion de réinitialiser le continent africain afin que les Africains puissent devenir plus productifs et autonomes. «Je vois cette pandémie comme une opportunité de réinitialiser l’Afrique», a indiqué Tony Elumelu. Selon lui, l’Afrique en tant que continent a tout ce qu’il faut pour devenir un pays fort en économie numérique. Le banquier préconise à cet effet un plan martial qui galvanisera l’ensemble du continent et rendra l’Afrique moins dépendante de la «circularité de la dette» des pays développés, qui, selon lui, a été un revers majeur depuis des décennies. «Je pense que lorsque nous engageons le reste du monde à fournir des secours, nous devons chercher une solution plus fondamentale aux défis de l’Afrique. J’ai souvent plaidé pour un plan martial des heures supplémentaires. Nous devons mobiliser tout le monde. Si nous avons un plan martial qui mobilise des ressources pour résoudre des problèmes particuliers, alors nous pouvons atténuer cette constante mendicité d’assistance», a-t-il souligné.
Par la suite, l’orateur a indiqué plus en détail que la vérité est que nous avons des ressources pour aider à mobiliser les gens. «En tant que fondateur de la Fondation Tony Elumelu, nous nous sommes engagés à doter 100 millions de dollars pour soutenir les jeunes entrepreneurs africains et nous avons vu les résultats positifs que cela a produits jusqu’à présent. Il est évident que si nous pouvons réparer l’accès à l’électricité, assurer la stabilité de l’environnement macroéconomique, garantir la priorité des jeunes, autonomiser nos petites et moyennes entreprises et fixer la migration des jeunes, alors nous sommes pour une économie meilleure et plus résiliente. Il est urgent de donner la priorité à nos jeunes et de responsabiliser nos PME. Les gens qui travaillent dur doivent être encouragés», a poursuivi Tony Elumelu.
Tidjane Thiam et Ngozi Okonjo-Iweala en phase avec Tony Elumelu
En sa qualité d’envoyé spécial de COVID-19 chargé de mobiliser le soutien économique international à l’Afrique, Tidjane Thiam abondera dans le même sens que le président de la United Bank for Africa (UBA) Plc. «Je suis totalement d’accord avec Tony Elumelu. Le défi majeur est que nous ne voyons pas suffisamment d’entrepreneurs. Semblable à ce qui se produit en Asie et en Europe, il est nécessaire de promouvoir une classe d’entrepreneurs pour stimuler l’économie africaine. Nous devons préparer plus de Tony Elumelu d’Afrique», lancera-t-il. D’après Tidjane Thiam, «nous savons ce qui doit être fait. Nous avons besoin que le gouvernement et les institutions multinationales apportent des capitaux pour qu’il y ait des investissements dans la santé, les infrastructures et autres. Nous devons nous débarrasser de ce cycle de la dette parce que le rééchelonnement constant et la demande d’allégement des dettes ne sont pas bons pour nous en tant que continent».
L’envoyé spécial de l’Union africaine sur COVID-19, le Dr Ngozi Okonjo-Iweal a surtout plaidé en faveur d’un système où les jeunes et les femmes seront autorisés à créer et produire davantage pour stimuler l’économie africaine. Tout en appelant les organismes parapublics privés et gouvernementaux à s’engager dans des partenariats significatifs qui aideront à galvaniser la création d’emplois et l’entreprenariat chez les jeunes en Afrique. «Comme Tony l’a souligné, nous pouvons voir cette pandémie comme une opportunité pour le continent. Nous avons l’Accord de libre-échange africain et nous devons le concrétiser. Nous devons spécialiser nos pays pour fabriquer les produits dont nous avons besoin afin de pouvoir commercer avec les autres. Nous devons créer de bons emplois pour nos jeunes. Nous devons autonomiser nos femmes et nos jeunes et les mettre au centre. On dit que l’Afrique compterait le plus grand nombre de jeunes au monde d’ici 2050, nous devons donc y remédier», a-t-elle indiqué.
Organisée par le New York Forum Institute, cette table-ronde a également réuni des chefs d’État africains, dont le président nigérien Mahamadou Issoufou, le président Uhuru Kenyatta du Kenya, le président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, le président Macky Sall du Sénégal et le président Julius Bio de la Sierra Leone.