Au Rwanda, le Conseil des ministres du 18 mai a nommé de nouveaux membres du conseil d’administration du Rwanda Development Board (RDB), dont le Gabonais Liban Soleman. Écarté du cercle présidentiel gabonais par une nomination problématique d’ambassadeur en Arabie saoudite suite à la suppression du BCPSGE dont il était le coordonnateur, l’homme qui se trouve à Dubaï où il travaille avec des fonds émiratis, rebondit vers de nouveaux horizons
Écarté des affaires au Gabon depuis février 2019, Liban Soleman pourrait se faire une nouvelle vie au Rwanda. Ce 18 mai, il a été nommé par le président rwandais, Paul Kagamé, membre du Conseil d’administration du Rwanda development board (RDB). Rendue au Gabon, cette structure serait un mélange de l’ancienne Agence de promotion des investissements et des exportations (Apiex) et du Bureau de coordination du Plan stratégique Gabon émergent (BCPSGE). Plus simplement, au Rwanda, il s’agit d’un département gouvernemental créé en 2008 et intégrant toutes les agences gouvernementales responsables de l’attraction, de la rétention et de la facilitation des investissements dans l’économie de ce pays.
Administrateur au sein de ce que d’aucuns nomment «la cheville ouvrière d’un miracle économique», Liban Soleman travaillera aux côtés du premier fils de Paul Kagamé, Ivan Cyomoro Kagamé. Âgé de 30 ans, il a lui aussi été nommé membre du conseil d’administration du RDB et aura son premier aperçu des affaires de l’État. Liban Soleman, pour sa part, a fait ses classes au Gabon où il été chef de cabinet du président Ali Bongo pendant 7 ans. Il avait ensuite été nommé coordonnateur général du BCPSGE, participant de fait à l’aboutissement d’un grand nombre de chantiers, comme la restructuration de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANPI) où il occupait d’ailleurs le poste de président du Conseil d’administration.
Nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Gabon en Arabie saoudite suite à la suppression du BCPSGE, Liban Soleman n’aura finalement pas occupé cette fonction, pour diverses raisons. Tout en suivant une formation de leadership à l’université d’Harvard, aux États-Unis, il prend régulièrement part aux conférences des Think Thanks Medays et Tomorrow Foundation dont il est membre. Autant d’éléments qui auraient motivé sa nomination au sein du RDB où l’économiste ivoirien et diplômé d’Harvard, Éric Kacou, a également été copté comme membre du Conseil d’administration.
Controversé voire honni au Gabon par une frange de l’opinion qui ne voyait en lui qu’un membre de la fameuse « Légion étrangère« , le jeune homme est comme réhabilité pour son profil. Pour mémoire, lors de son départ il avait reçu une standing ovation des agents du BCPSGE après une passation des charges mémorable ayant laissé entrevoir à la fois sa maîtrise des dossiers et une passion pour les missions qu’il était amené à piloter. La nomination de Liban Soleman au RDB a suscité des réactions positives sur les réseaux sociaux. Notamment sur Twitter où nombreux voient en cette promotion une reconnaissance de ses aptitudes. Pour Steed Rey, c’est «une fierté» tandis qu’Arnauld Engandji estime qu’«en nommant un Ivoirien et un Gabonais au RDB, Paul Kagame montre que l’Afrique n’a besoin que d’elle-même pour se développer». D’autres voient en cette nomination la confirmation de sa compétence.
Actuellement à Dubaï où il travaille avec des fonds émiratis, l’homme devra faire ses preuves au sein de cette institution de référence qui a permis au Rwanda de devenir un hub régional. Pour lui, c’est une fierté pour le Gabon d’avoir une telle reconnaissance.