Le Gabon a mis en place une nouvelle stratégie de prise en charge des personnes atteintes de Coronavirus. Elle consistera à intensifier la sensibilisation sur les mesures barrières mais surtout, à prendre en charge en ambulatoire des cas simples pour que les cas sévères et compliqués soient priorisés dans les structures sanitaires dédiées.
La propagation du Coronavirus est dans sa phase communautaire. A en croire les autorités en charge de la riposte, il est difficile de retracer la souche de contamination. «C’est pourquoi le port obligatoire du masque est nécessaire car on ne sait plus qui est contaminé et qui ne l’est pas», a à juste titre souligné le porte-parole du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre la pandémie à Coronavirus au Gabon (Copil). Selon lui, sur le nombre de personnes positives, environ 7% sont des cas graves tandis que 93% sont asymptomatiques, pauci symptomatiques, et modérées.
Cependant, a-t-il laissé entendre, au regard de l’intensité de la propagation du virus générée, il faut décongestionner les structures de prise en charge des patients Covid positifs. Notamment l’Hôpital des armées d’Akanda (HIAA) et le Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL), en redirigeant les cas asymptomatiques et les cas simples dans les hôpitaux et centres de santé. Un suivi en ambulatoire qui devrait obéir à l’objectif principal qui est de casser la chaîne de contamination.
Asymptomatiques suivis en ambulatoire
Selon Guy-Patrick Obiang, avec la décongestion du CHUL et de l’HIAA, les patients Covid se feront désormais suivre dans les différents centres de dépistage. «Là où vous vous faites dépister, c’est là où vous vous faites suivre», a-t-il dit. Seules les personnes présentant des complications seront évacuées à l’HIAA et au CHUL. «Nous commençons à avoir une saturation de lits par les personnes qui ne sont pas malades. Notamment, les personnes sains du Covid-19 qui peuvent être suivies à domicile ou dans des zones dédiées en mettant à leur disposition des kits sanitaires qui leur permettront de ne pas contaminer leur environnement immédiat», a-t-il justifié.
Concrètement, les patients asymptomatiques sans comorbidités seront suivies en ambulatoire, dans les centres de santé où elles seront dépistées Covid positive. Les personnes asymptomatiques avec des comorbidités seront également suivies à domicile, tout en consultant leurs médecins traitant. Pour les autorités en charge de la riposte, l’idée est de «dédramatiser le Covid-19». «Il faut que nous apprenions à vivre avec en sachant qu’une personne contaminée peut aller en consultation», a déclaré Guy-Patrick Obiang. Pour les patients symptomatiques avec une symptomatologie légère sans comorbidité, a-t-il poursuivi, le suivi se fera en ambulatoire.
Le CHUL et l’HIAA pour les cas graves
Les patients ayant une symptomatologie légère avec des comorbidités, seront hospitalisés. Ceux ayant une symptomatologie grave avec ou sans comorbidités, seront admis dans une unité de prise en charge avec soins intensifs. «A l’HIAA et au CHUL, plus de 70% des patients hospitalisés sont asymptomatiques alors qu’il y a des patients symptomatiques qui pourraient être mieux pris en charge», a commenté le porte-parole du Copil relevant que c’est une stratégie que tous les pays utilisent. «Lorsque l’épidémie rentre dans sa phase communautaire, il faut réserver les hôpitaux aux cas graves et assurer la prise en charge en ambulatoire», a-t-il insisté. Alors que l’opinion émet quelques inquiétudes quant à cette nouvelle stratégie, la présidente du Comité scientifique s’est voulue rassurante. «Le confinement à domicile de ces patients répondra à plusieurs critères. Toutes les personnes asymptomatiques qui ne rempliront pas les critères émis par le Comité scientifique seront confinées dans les lieux dédiés», a dit le Pr Marielle Bouyou.