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Récupération des bois abandonnés : Lee White accusé de «tuer» les nationaux du secteur
Publié le mardi 12 mai 2020  |  Gabon Review
Le
© Autre presse par DR
Le ministre des Eaux et forêts, Lee White
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Sans le sou depuis de longs mois, et davantage depuis que le ministre des Forêts a décidé de maintenir la mesure de suspension des évacuations des volumes de bois abandonnés acquis par cession, les petits exploitants forestiers gabonais assurent vivre «misérablement» parce que n’ayant plus de revenus. La crise sanitaire actuelle n’arrange pas les choses.

Loin de la faciliter, la crise sanitaire due au Covid-19 a rendu plus «invivable» la situation des petits exploitants forestiers gabonais qui ne tireraient plus aucun revenu de leur principale activité professionnelle depuis plusieurs mois. En cause : la suspension par le gouvernement des activités de récupération des bois abandonnés principalement dans les forêts dites communautaires. Et cette situation qui perdure, le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises et industries (CGPMEI) tient pour responsable Lee White.

Emmanuel Zue qui n’en finit plus de relayer les souffrances de ses compagnons forestiers sur sa page Facebook depuis plusieurs jours, accuse en effet le ministre des Forêts de «tuer» les petits exploitants forestiers. Les décisions prises depuis sa nomination, dont certaines existaient pourtant avant l’arrivée du Pr Lee White à la tête du ministère de tutelle, ont conduit, selon le chef de file de la CGPMEI à leur «ôter le pain de la bouche».

«M. Lee White maintient pour l’instant le blocage de l’évacuation de nos volumes de bois acquis par cessions. Il a suspendu la signature de l’ouverture des forêts communautaires. De ce fait, nous nous retrouvons définitivement sans débouchés, mais surtout sans un sou pour nourrir et soigner nos familles. Il n’y a plus aucune possibilité pour nous de travailler dans le secteur, vu que toutes les opportunités que nous offrait la loi sont désormais fermées», explique à Gabonreview Emmanuel Zue, qui rappelle que le Code forestier en vigueur permet aux petits exploitants nationaux de tirer profit de certaines activités du secteur.

«À la différence des PGG [permis de gré à gré] et des PFA [permis forestiers associés] qui sont des surfaces exclusivement réservées à l’exploitation forestière, les forêts communautaires peuvent servir à de multiples activités génératrices d’emplois et de développement rural. Le dernier type d’opportunité dont peuvent bénéficier les nationaux, c’est la récupération des bois abandonnés. Le décret 273/PR/MEF du 02 février 2011 détermine d’ailleurs les contours de cette activité qui repose sur l’article 134 du Code forestier. C’est dans le souci de permettre aux nationaux de s’impliquer davantage dans secteur forestier et valoriser les volumes de bois coupés illégalement dans les forêts que le président de la République a pris ce décret. Or, depuis son arrivée Lee White nous empêche de bénéficier de cette opportunité quand des non-nationaux et de grosses entreprises poursuivent leurs activités», poursuit le président de la CGPMEI.

Si Emmanuel Zue assure avoir interpellé plus d’une fois le membre du gouvernement sur le sujet, les deux hommes ne sont jamais parvenus à s’accorder. Ces derniers mois, la confédération a initié des mouvements d’humeur devant le parvis du ministère Eaux et Forêts pour tenter de se faire entendre. Rien n’y a fait.
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