Réunie en séance plénière mercredi 29 avril, la Haute autorité de la communauté (HAC) a suspendu le média en ligne Gabon Media Time (GMT) pour une durée de trois mois en raison d’un article à charge, jugé diffamatoire, contre la secrétaire exécutif de l’Agence de régulation de transport ferroviaire (ARTEF), Karine Cécilia Arisani, paru en mars dernier.
(version actualisée et enrichie)
Dans son communiqué lu mercredi soir, la HAC indique avoir jugé recevable la requête introduite par la requérante, Karine Arisani, secrétaire exécutif de l’Autorité de régulation des transports ferroviaires, qui avait saisi le gendarme des médias suite à la publication par Gabon Media Time le 17 mars dernier d’un article à charge.
Le directeur de la publication de GMT avait alors été convoqué par la HAC en séance le 1er avril dernier (lire notre article). A cette occasion, conformément au code de la communication, il lui avait été demandé, dans le cadre d’une procédure de conciliation, d’usage en la matière, de fournir les preuves de ce qui était avancé dans l’article incriminé. Un délai de 15 jours lui avait été octroyé à cette fin.
Or, quinze jours plus tard, le jour de la seconde audience, le directeur de la publication du site en ligne n’a pas déféré à la convocation, préférant, selon une source en interne, « laisser pourrir la situation ». « Le journal Gabon Media Time a répondu par un silence assourdissant au mépris du sacro-saint principe du contradictoire qui gouverne le contentieux devant la HAC », indique dans sa décision l’institution qui estime qu’ « en refusant de se présenter devant la HAC et ou d’y déposer son mémoire en défense, la procédure étant essentiellement écrite, Gabon Media Time s’est mis en porte-à-faux avec les principes généraux de droit ». D’où la sanction décidée ce mercredi.
Jugeant cet article diffamatoire en l’absence de preuve attestant la véracité des allégations contenues dans l’article, le gendarme des médias a donc décidé « de la fermeture provisoire du site incriminé pour une durée de 3 mois » à compter, sa décision prenant effet immédiatement.
« Les faits sont caractérisés et la procédure a été scrupuleusement respectée », a commenté un membre de la HAC.
Pour ce site d’information, cette suspension ne constitue pas un précédent. Le 1er août 20 dernier, il avait déjà été suspendu un mois. Cette fois-ci, la sanction est plus lourde.
Ce jeudi, bien que la sanction de la HAC soit effective sans délai (« immédiatement »), Gabon Media Time poursuivait ses activités et continuait de publier des articles.