Non pris en compte dans les mesures sociales et économiques décrétées par le président de la République pour soutenir les couches de populations les plus impactées par la crise sanitaire liée au Covid-19, les artistes gabonais rappellent les autorités à leurs obligations. Le rappeur NG Bling, par exemple, leur rappelle que le statut d’artiste n’est toujours pas reconnu dans le pays.
À l’instar des étudiants du Gabon, dont les non-boursiers sont les plus représentatifs, les artistes et les acteurs culturels gabonais font partie des «oubliés» dans la crise sanitaire actuelle. Jusque-là aucune mesure spécifique n’a été prise par les autorités à leur bénéfice. Ni les mesures à caractère social ni même celles censées accompagner les acteurs du tissu économique ne les concernent. Ils semblent laissés pour compte par les autorités, au point que certains, à l’instar de NG Bling, n’hésitent plus à rappeler le gouvernement à ses obligations les concernant.
«J’ ai suivi attentivement le discours du Premier ministre Julien Nkoghe Bekale qui a annoncé une reprise progressive des activités dans certains domaines. En tant qu’artiste (et) n’étant pas fonctionnaire ou salarié, je me pose la question de savoir qu’est-ce que le ministère de la Culture a décidé de faire pour nous, artistes ou opérateurs culturels, en ces temps où toutes nos dates sont annulées, les salles de spectacles fermées et les regroupements de plus de 10 personnes interdits», s’interroge le jeune rappeur sur sa page Facebook.
Comme ses collègues du monde du spectacle, NG Bling se demande «à quand l’existence du statut de l’artiste au Gabon». «Faudrait-il toujours attendre que certains événements voient le jour pour qu’on se souvienne que le secteur culturel représente beaucoup pour notre pays le Gabon ?» interroge-t-il.
Annoncé depuis plusieurs années, le statut de l’artiste reste à l’étape de projet examiné brièvement et rangé dans les tiroirs du Parlement. L’un des derniers ministres de la Culture à l’avoir défendu devant les élus est Alain-Claude Bilie-By-Nze. Depuis, plus aucun ministre ne s’est penché sur la question.