Touché de plein fouet par l’onde de choc que représente la pandémie de Covid-19, le secteur aérien devrait selon toute vraisemblance mettre quelques années à se relever comme en témoignent les prévisions pessimistes de nombreux observateurs. Bien plus impacté par cette pandémie, le secteur aérien africain pourrait connaître une pente bien plus descendante comme en témoigne la récente chute libre de l’opérateur historique South Africa Airways.
Le refus du gouvernement sud-africain de ne pas accorder une énième aide d’urgence de 10 milliards de rands (500 millions d’euros) à la compagnie aérienne nationale South African Airways (leader africain) début avril, a sonné le glas d’une des compagnies aériennes les plus emblématiques du continent. Plus grave, cette décision qui mettra dans les prochains mois plus de 5000 personnes au chômage, souligne le marasme d’une économie africaine et d’un secteur aérien, au bord du gouffre.
En effet, malgré le plan de relance post-Covid-19 pour l’industrie du transport aérien en Afrique élaboré par l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa) le 21 avril dernier, le contexte économique et sanitaire actuel plombe les perspectives d’un « des secteurs les plus touchés » comme l’a souligné Abderahmane Berthé secrétaire général de l’Afraa cité dans le document.
Ainsi, en dépit de l’objectif affiché de « naviguer en pleine pandémie Covid-19 et se préparer à la reprise d’après crise », et même s’il est acté que « pour que les économies africaines se redressent, une industrie aéronautique dynamique s’avère cruciale », le secteur aérien africain devrait fortement accuser le coup. Et pour cause, à l’échelle mondiale, il faudrait selon le cabinet de conseil Archery Strategy Consulting (ASC), trois ans pour retrouver le niveau de trafic de 2019, et dix ans pour retrouver la trajectoire d’avant-crise.
Si d’aucuns estiment qu’il faudrait « moins d’avions, et sans doute plus petits » pour aider les compagnies à rester en altitude, étant donné que le coronavirus pourrait réduire de 1,2 milliard le nombre de passagers dans le ciel d’ici à septembre, le plus dur restera néanmoins de restaurer la confiance sanitaire post-Covid-19.
Avec une guerre des prix annoncée et qui devrait en grande partie favoriser les compagnies low cost à l’image de l’Irlandais Ryanair, les compagnies aériennes devront avec l’aide des institutions panafricaines notamment, miser sur un changement de modèle économique. Situation qui devrait au regard de la crise économique actuelle, porter un nouveau coup de massue à ce secteur dans la tourmente.