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[Coronavirus] Inhumation du Dr Tchantchou : Opinion choquée, Copil désolé
Publié le lundi 27 avril 2020  |  Gabon Review
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© RFI par DR
Le cimetière de la famille Schweitzer et ses compagnons Lambaréné au Gabon
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Au Gabon, l’inhumation du Dr Tanguy Tchantchou, premier médecin mort du Covid-19 dans le pays, a suscité l’émoi. Entre réclamation du corps par la famille du disparu, dénonciation des conditions d’enterrement et d’une certaine partialité, le Copil qui accuse la maison de pompes funèbres, a annoncé qu’il sera finalement enterré dignement. Quid du protocole d’enterrement ? Le blues de l’ancienne Dame de fer de l’ère Omar Bongo.

«Cela n’aurait pas dû se passer de cette façon et ne devra plus se faire», a clamé le porte-parole du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie à Coronavirus (Copil), le 25 avril. Guy-Patrick Obiang s’est, pour ainsi dire, désolé de l’inhumation Dr Tanguy Tchantchou, premier médecin mort du Covid-19 au Gabon. Sa mort, et surtout son inhumation, ont en effet suscité l’émoi dans le pays. Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux et mise en ligne par les proches du disparu, on voit deux hommes jeter un linceul blanc contenant un corps dans une fosse banale, fraichement creusée et visiblement trop grande pour une seule dépouille mortelle. «Il a été enterré comme un chien», ont vite fait de crier les internautes soutenant la famille éplorée, et c’est peu de le dire.

Modalités d’inhumation

Si le Copil, lors du 1er décès Covid-19 dans le pays avait annoncé que le cimetière de Mindoubé avait été réquisitionné pour les morts du Coronavirus, il n’avait pas expliqué les modalités d’enterrement. Pourtant, sur le site dédié à l’information sur le coronavirus au Gabon, et prenant pour exemple la France, le gouvernement semble indiquer certaines dérogations au droit funéraire pour les défunts du Covid-19, notamment l’autorisation de reporter les obsèques jusqu’à six mois après le décès et le droit aux familles de voir le visage du défunt avant sa mise en bière.

S’il est rappelé que le risque infectieux ne disparaît pas immédiatement avec le décès d’un patient infecté, il y est expliqué que les voies de transmission sont réduites, et en particulier la voie respiratoire, qui constitue le mode principal de transmission du coronavirus. Ce qui donne donc le droit d’enterrer un défunt Covid-19 «dignement», à condition que les gestes barrières soient respectés. En clair, le défunt devrait au moins, être disposé dans un cercueil par les agents des pompes funèbres vêtus de combinaisons idoines. Ce qui n’a pas été le cas.

Le blues de l’ancienne Dame de fer d’Omar Bongo

Dans un audio également viral sur la toile, on entend d’ailleurs Victoire Lasseny Duboze, ancienne ministre, déplorer et s’indigner de cette inhumation expéditive. Ancienne numéro un de l’Union des femmes du Parti démocratique gabonais (UFPDG), surnommée Dame de fer du temps d’Omar Bongo, elle dénonce les conditions d’enterrement des deux derniers morts du Covid-19. Grâce à l’intervention du Premier ministre, a-t-elle laissé entendre, sa famille a pu récupérer le défunt, déclaré mort du Covid-19, tandis que celle du médecin n’a pas eu gain de cause. L’opinion a dénoncé un deux poids deux mesures obligeant le Copil à rectifier le tir. Pour se dédouaner, le Copil a exprimé ses regrets et sa peine au vu des images choquantes de l’inhumation du jeune médecin.

«Cette inhumation n’a pas été conforme aux procédures d’enterrement des personnes décédées du Covid-19. En effet, devant la contagiosité de cette maladie, l’inhumation des personnes décédées doit se faire dans les meilleurs délais et dans le strict respect de la dignité humaine», a expliqué Guy-Patrick Obiang qui n’a toujours pas fait état du protocole d’enterrement. Qu’à cela ne tienne, pour rassurer l’opinion il a indiqué que «l’établissement de pompes funèbres en question a été convoqué pour explications. Devant la gravité des faits, cet établissement a été suspendu pour non-respect des procédures».

S’il n’a pas cité ledit établissement, les images véhiculées sur la toile révèle qu’il s’agit de la Société gabonaise de transport public (SGTP), d’Hervé Patrick Opiangah. Un bouc émissaire pour masquer l’incompétence du Copil ? «Nous allons engager des démarches auprès du ministère de la Justice pour une inhumation digne de ces personnes avec bien évidemment le consentement des familles», a promis le Copil. De son côté, la famille du jeune médecin s’active pour un enterrement digne de leur fils.
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