Rien dans la réponse au COVID-19 de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) "n'a été caché aux Etats-Unis, dès le premier jour", les professionnels américains jouant un rôle important dans sa lutte contre l'épidémie, a assuré lundi le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Une quinzaine d'employés du Centre américain de contrôle des maladies (CDC) ont été détachés auprès de l'OMS depuis janvier et deux responsables américains y ont été affectés à long terme, un signe de la transparence de l'agence onusienne, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse, ajoutant que "tous les pays obtiennent des informations immédiatement".
Qualifiant le COVID-19 d'"ennemi public N°1", le chef de l'OMS a déclaré : "Nous avons mis en garde dès le premier jour : c'est un diable que tout le monde devrait combattre".
Tedros Adhanom Ghebreyesus a fait ces remarques après que le président américain Donald Trump a annoncé le 14 mars la suspension du financement par son pays de l'OMS, arguant que l'agence onusienne avait raté sa réponse rapide au COVID-19, bien qu'elle ait coordonné les efforts internationaux contre la pandémie.
M. Trump a également insisté sur le fait que l'OMS avait échoué à partager des informations "de manière opportune et transparente" depuis le début de l'épidémie.
En réponse à ces allégations, Tedros Adhanom Ghebreyesus a assuré : "Il n'y a pas de secret à l'OMS, parce que garder des choses confidentielles ou secrètes est dangereux (...), parce qu'il s'agit de vies et rien qu'une seule vie est très précieuse".
S'il y existe une forte unité nationale et une forte solidarité mondiale, le monde peut encore gagner la lutte contre le COVID-19, a-t-il souligné, avertissant que "sans les deux, croyez-nous, le pire est encore devant nous".
L'OMS, en collaboration avec d'autres organisations, a passé commande de 30 millions de tests de dépistage au cours des quatre prochains mois et a livré du matériel de protection et des fournitures médicales à 40 pays, a-t-il rappelé.
L'agence onusienne a également l'intention d'expédier près de 180 millions de masques chirurgicaux, 54 millions de masques N95 et plus de 3 millions de lunettes de protection vers les pays dans le besoin en avril et mai.