En toute discrétion et avec des positions affirmées, le groupe Banque Centrale Populaire, l’une des premières institutions bancaires du Royaume chérifien est en train de mettre la main sur le secteur financier gabonais. Après le déploiement d’Atlantic Micro Finance for Africa (Amifa), le groupe bancaire marocain vient de faire main basse sur l’un des fleurons du secteur bancaire gabonais, à savoir : la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG).
C’est ce qui s’appelle une opération rondement menée. Après l’acquisition de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (BICEC) et la Banque commerciale internationale (BCI) de la République du Congo, le groupe Banque centrale populaire (BCP) l’une des premières institutions bancaires du Royaume chérifien a mis la main sur une des banques historiques du Gabon.
En effet, selon de récentes informations, le groupe bancaire marocain propriétaire d’Atlantic Microfinance for Africa (Amifa) nouveau venu dans le microcosme des établissements de microfinance, vient de racheter par le biais de sa filiale Banque Atlantique, les 47,04 % de parts du français BNP Paribas dans la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG).
La BNP Paribas qui avait annoncé depuis 2016 sa volonté de se retirer de la BICIG, avait officiellement revendu ses parts au Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) en juin 2018. Deux ans plus tard, après d’âpres tractations en coulisses, BNP a donc officieusement passé la main à un concurrent direct sur le continent comme en témoigne la nomination à l’issue du conseil d’administration du 27 mars dernier, de l’Ivoirien Olivier William Bene Sammarie qui dirigeait jusque–là…la Banque atlantique Cameroun.
Cette acquisition bien qu’encore non officielle en raison de l’arbitrage devant être opérée par la Commission Bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC), vient renforcer les positions des banques du Royaume chérifien à la fois dans le pays et la sous-région puisque le groupe Banque centrale populaire (BCP) rejoint un autre groupe marocain sur le territoire national à savoir : Attijariwafa Bank, 6ème banque africaine en termes d’actifs.
Désireux « d’asseoir sa présence dans la zone CEMAC à travers un programme d’inclusion financière porté par un écosystème de solutions digitales et technologiques en phase avec les attentes du marché » comme le révélait Kamal Mokdad directeur général de la BCP après le rachat de la BCI, le groupe bancaire marocain renforce donc sa présence avec un 17ème pays africain dans son escarcelle.