Fonds de solidarité nationale : Une moquerie selon Maganga Moussavou

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Publié le samedi 18 avril 2020 | Gabon Review

© Autre presse par DR
Pierre Claver Maganga Moussavou, ancien Vice-président de la République, président du Parti social-démocrate (PSD)

Pierre Claver Maganga Moussavou affirme que le Fonds de solidarité nationale mis en place par les autorités gabonaises pour faire face au Covid-19 est une moquerie. L’ancien Vice-président de la République qui estime qu’il sera alimenté par de l’argent volé, appelle le gouvernement à le garnir avec les milliards détournés et retrouvés dans certains sous-sols.

Pour face à la propagation du Coronavirus, en aidant les économiquement faibles à tenir le coup durant cette période de crise sanitaire marquée par le confinement partiel de tout le pays et le confinement total du Grand Libreville, le gouvernement a mis en place un Fonds de solidarité nationale. Entre ouverture d’un compte bancaire et appels à contribution via mobil money, ce Fonds attend des contributeurs. Alors que certaines bonnes volontés se sont déjà manifestées en promettant y déposer leurs contributions, Pierre Claver Maganga Moussavou assure qu’il n’est pas prêt à mettre la main à la poche.

Le président du Parti social-démocrate (PSD), qui dit ne bénéficier d’aucune attention de l’Etat en tant qu’ancien Vice-président de la République, estime qu’aucun Gabonais n’a les moyens de répondre à un tel appel. «Les solidarités qui vont intervenir sont des fausses solidarités parce que l’argent qu’ils prendront viendra forcément de l’Etat», a-t-il affirmé. Pour lui, le scénario sera tel que des chefs d’entreprises et autres commis de l’Etat l’alimenteront avec des sommes mirobolantes qu’ils auront au préalable volées. «Ça viendra d’où», s’est-il interrogé à juste titre faisant allusion à l’argent. «Arrêtons cela. Moi je ne suis pas d’accord avec ça. Je dis l’Etat a de l’argent, que l’Etat mette les francs nécessaires pour venir en aide aux Gabonaises et Gabonais», a-t-il ajouté.

«Le Gabon a suffisamment les moyens. Si vous faites appel à la solidarité, tous ceux qui viendront donner 10 millions, 20 millions, 15 millions, auront pris dans les poches de l’Etat. Je ne connais pas un seul Gabonais qui peut dire qu’il a un ranch, des plantations, des économies. Ceux qui viendront faire montre de solidarité, auront déjà pris pour eux ce qui appartient à tous», a soutenu Pierre Claver Maganga Moussavou. Lui qui possède un ranch, dit pouvoir apporter sa contribution aux habitants de sa contrée avec les fruits de sa terre. Persuadé que ce Fonds de solidarité nationale est une méprise, l’homme regrette l’indolence du Gabonais : «évidemment, le peuple gabonais est indolent. Il se contente de peu et si peu est sa colère».

Faisant allusion à l’opération Scorpion, l’homme rappelle les sommes d’argent cachées dans les sous-sols de certaines maisons, tout comme les autres annoncées, à l’instar des 85 milliards, et soutient que le fonds n’a pas lieu d’être. «De qui se moque-t-on», a-t-il lâché. «Qu’on prenne cet argent et qu’on le mette dans un fonds pour aider les Gabonais économiquement faibles. Parce que je ne connais pas un seul Gabonais qui a de l’argent en propre si ce n’est issu du détournement de l’argent public ou du détournement des structures qu’on a mis à leur disposition», a-t-il préconisé.

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