Consommation, investissements et exportations sont en berne du fait du Covid-19. Les autorités prévoient des pertes considérables dans les recettes budgétaires du Gabon qui se situeraient entre 230 et 645 milliards de francs CFA.
Le contrecoup économique du Coronavirus s’annonce difficile pour le Gabon qui enregistrera des dépenses et des pertes de recettes supérieures aux prévisions annuelles du gouvernement. Selon le Premier ministre, Julien Nkoghe Bekale, d’après les estimations préliminaires, cette pandémie va induire une «forte baisse de la croissance réelle qui pourrait se situer entre 2,7% et 0,3% en 2020. Quant au budget de l’État, les pertes de recettes se situeraient entre 230 et 645 milliards de FCFA».
«L’onde de choc de cette crise sanitaire mondiale affecte durement notre économie et fragilise le tissu social. Les mesures restrictives prises pour freiner la propagation du virus impactent négativement les secteurs clés de notre économie, notamment les exportations de nos matières premières», a reconnu le Premier ministre.
Un impact sur l’activité économique et les finances publiques encore largement sous-estimé par le dispositif de veille du ministère de l’Économie qui travaille sur plusieurs hypothèses de résilience de l’économie nationale. Pour faire face à cette situation, et sur instruction du président de la République, le gouvernement procédera à l’élaboration de deux outils essentiels, à savoir une loi de finances rectificative pour l’exercice 2020 et un plan de soutien économique et social, sans recourir à l’emprunt.
«Le gouvernement est chargé de réfléchir sur une solution endogène en réduisant la voilure de la dépense publique pour disposer des marges des manœuvres budgétaires. Tout en préparant notre pays à la sortie de crise en identifiant les effets de levier susceptibles de favoriser une relance rapide de l’activité économique», a indiqué Julien Nkoghé Bekale.
L’objectif de ces différentes dispositions d’urgence face aux effets du Covid-19 est de parvenir à la sécurisation des dépenses obligatoires (solde permanente, pensions, bourses, filets sociaux, etc.) et d’assurer le fonctionnement régalien de l’État. Toutefois, il demeure impossible d’évaluer avec précision, à ce stade, la durée des mesures nécessaires pour juguler les effets économiques de la pandémie sur le territoire national.