Consulté par le président de la République au sujet du risque de propagation du Covid-19 dans le pays, le Bureau du Sénat a tenu, mercredi 8 avril au Palais Omar Bongo Ondimba, une réunion extraordinaire au terme de laquelle la chambre haute du Parlement gabonais a donné son accord pour le déclenchement de l’état d’urgence sanitaire pour faire face à cette pandémie.
À situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle. C’est, en tout cas, la conception qu’ont les sénateurs face à la crise sanitaire actuelle due à la pandémie du Covid-19. Autour de la présidente Dr Lucie Milebou-Mboussou, les élus ont tenu ce mercredi une réunion extraordinaire du Bureau de leur institution au terme de laquelle ont opté unanimement pour le déclenchement de l’état d’urgence sanitaire en vue de limiter la propagation du virus dans le pays qui compte à ce jour 34 cas testés positifs, dont 1 décès et une guérison.
Convoquée en urgence par la présidente du Sénat, cette réunion visait en effet à répondre à la correspondance du président de la République ayant consulté ces dernières heures les Bureaux des deux chambres du Parlement sur la question de l’état d’urgence sanitaire face au Covid-19. La démarche d’Ali Bongo répondait notamment aux dispositions de l’article 25 de la Constitution qui stipulent que «le président de la République peut, lorsque les circonstances l’exigent, après délibération du Conseil des ministres et consultation des bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat, proclamer par décret l’état d’urgence ou l’état de siège, qui lui confèrent des pouvoirs spéciaux, dans les conditions déterminées par la loi».
«Le Bureau du Sénat reconnait l’extrême gravité de cette crise sanitaire et son impact dévastateur tant, au plan social qu’économique dans notre pays, approuve, à l’unanimité, la mise en œuvre des dispositions de l’article 25 de la constitution, autorisant le chef de l’État à proclamer l’état d’urgence, dans l’intérêt supérieur de la Nation», a adressé dans une brève note à Gabonreview le Palais Omar Bongo Ondimba.
Ces derniers jours, le Premier ministre a soumis à la Cour constitutionnelle une demande d’avis relative aux dispositions de l’article 25 de la Loi fondamentale. Julien Nkoghe Bekale voulait savoir si dans les circonstances actuelles, le président de la République est bien fondé à recourir à une proclamation de l’état d’urgence sanitaire.