Préoccupé par la situation humanitaire des détenus en cette “trouble” période due à la pandémie du coronavirus, le président de l’ONG Croissance saine environnement, Nicaise Moulombi a adressé lundi au Chef du gouvernement, une lettre, pour lui rappeler les recommandations du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU, Michelle Bachelet qui a appelé il y a deux semaines, à la libération urgente de détenus à travers le monde pour éviter que la pandémie de Covid-19 ne fasse des “ravages” dans les prisons souvent surpeuplées.
Outil d’aide à la décision, la société civile gabonaise veut, par cette démarche, apporter son soutien aux efforts du pays à lutter contre le covid-19.
Dans son adresse à Julien NKOGHE BEKALE, le président Exécutif du Haut Conseil des Acteurs non Étatiques, pense que pour des besoins de santé publique, “il y a urgence de prendre des mesures de décongestion des prisons, notamment des mesures de libération conditionnelle, des mesures de grâce et d’amnistie”.
Aussi, conseille-t-il au gouvernement “d’enclencher une inspection des lieux de détention pour libérer tous les cas irréguliers, de doter les établissements pénitentiaires de moyens financiers et d’approvisionnements en eau et savon, de doter les prisons des équipements nécessaires pour dépister les cas de personnes contaminées au coronavirus, qu’il s’agisse de visiteurs ou de nouveaux incarcérés, de rendre effectif le diagnostic médical systématique dès l’entrée en prison, conformément à la Règle 30 de l’Ensemble des règles minima des Nations Unies pour le traitement des prisonniers”.
Aux Parquets et Juridictions, le 2eme vice-président du conseil économique social et environnemental demande de “libérer les personnes en détention préventive, ainsi que celles qui sont dans la tranche d’âge à risque et dont la détention n’est plus nécessaire, libérer les détenus d’opinion, y compris les prisonniers politiques et les défenseurs des droits de l’Homme”.
Il demande aux Institutions Nationales des Droits de l’Homme, de “veiller au respect des droits des détenus en conformité aux mesures de prévention du coronavirus”.
Enfin, il prie les Chefs d’établissements pénitentiaires, “d’autoriser l’usage des téléphones pour maintenir le lien social entre les détenus et leurs proches et leurs familles pendant la période d’interdiction des visites, d’augmenter la capacité de diagnostic et de suivi médical au sein des prisons, comme demandé par l’OMS et en particulier, accroître les mesures de protection des détenus dont le système immunitaire est fragilisé, comme ceux atteints du VIH ou de la tuberculose, de protéger de façon adéquate le personnel pénitentiaire contre la contamination par le virus en les dotant du matériel de protection et d’hygiène nécessaire, de sensibiliser les détenus sur les mesures préventives et d’hygiène et sur l’accès aux numéros d’urgence pour signaler des cas suspects”.
La société civile gabonaise a mise en place une cellule de veille qui suit l’ensembles des décisions des Etats, les engagements des partenaires technique et financiers ainsi que les évolutions de la pandémie qui frappe le Gabon et le monde.
Président Exécutif du Haut Conseil des Acteurs non Étatiques et 2eme vice-président du conseil économique social et environnemental, Nicaise MOULOMBI a sollicité une rencontre d’urgence avec le Premier Ministre “pour faire le point et apporter la vision de la société civile pour venir à bout du covid-19”.