Par le biais d’un communiqué de presse parvenu à Gabon Media Time, le ministre de l’Economie et des Finances Jean Marie Ogandaga a annoncé le rachat par le Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS) des actions détenues par le groupe BNP-Paribas au sein de la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Gabon (BICIG). S’en est suivie la nomination de Ben Sammari en qualité d’Administrateur directeur général de cet établissement financier au terme d’un Conseil d’administration dont la date n’a pas été communiquée. Un choix que ne partage pas Jean-Valentin Leyama, ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba dans un « coup de gueule » que nous publions ci-dessous in extenso.
« Mon coup de gueule !
Excusez-moi, où est la préférence nationale, Seigneur !
Bon. Depuis longtemps, la BNP voulait se retirer de la BICIG au sein de laquelle l’actionnariat gabonais (État et particuliers) est déjà majoritaire (plus de 50%) et vendre ses parts, 47% du capital. Jusqu’à cette décision, la BICIG a été dirigée et bien dirigée, par des Gabonais, Émile Doumba, Claude Ayo Inguendha, pour ne citer que ceux-là.
Faute de repreneurs, le FGIS rachète les parts de la BNP faisant désormais de ce fleuron, une autre banque 100% gabonaise, après BGFI. OK ?
Maintenant, qu’est-ce qui vous prend de nommer un Camerounais à la tête de cette institution ? Même si, ultérieurement, le FGIS revend ses parts à un autre groupe étranger, le Gabon va conserver sa majorité. Vous êtes sûrs que, dans les mêmes circonstances, le Gouvernement camerounais aurait autorisé la nomination d’un Gabonais à la tête d’une banque 100% camerounaise ?
Dites-moi, les gars, c’est des banquiers gabonais qui manquent au Gabon ? Quand vous allez faire vos transactions bancaires, vous ne les voyez pas ? Donc, vous les trouvez nuls ? Après tout, Henri Claude Oyima, un Gabonais, patron de la multinationale BGFI n’est-il pas régulièrement cité comme l’un des meilleurs banquiers d’Afrique ?
Même au sein de la BICIG, qui est ma banque depuis 40 ans, il y a des cadres de haute facture. Quelle insulte à leur égard de choisir un expatrié à qu’ils vont devoir apprendre l’environnement bancaire gabonais !
Le Gabonais est tolérant, hospitalier mais là, comme ce que vous faites ailleurs en ennemis jurés de la préférence nationale, vous êtes en train de le rendre xénophobe. Si ce n’est pas déjà fait. Continuez seulement !