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Gabon : « L’agence de notation Fitch fait une analyse sans valeur ajoutée » (Biendi Maganga Moussavou)
Publié le mardi 7 avril 2020  |  LaLibreville.com
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© Autre presse par DR
Le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, de la Pêche et de l’Alimentation, Biendi Maganga Moussavou
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ur Twitter, le ministre gabonais de l’Agriculture a raillé l’analyse de l’agence de notation Fitch qui vient de dégrader la note souveraine du Gabon (comme de très nombreux autres pays) en raison de la crise liée au Covid-19. A juste titre.

« Fitch nous fait une analyse qui n’a aucune valeur ajoutée au moment où le système bancaire US est au bord de l’effondrement au regard des engagements dans le secteur pétrolier », a réagi sur Twitter Biendi Maganga Moussavou.

Le 3 avril dernier, Fitch Ratings a dégradé la note souveraine du Gabon de B à CCC, estimant que l’accumulation d’arriérés de dette extérieure dans le passé et les retards fréquents dans la sécurisation des financements multilatéraux prévus, sont de nature à limiter la capacité du pays à honorer les remboursements de ses dettes, au regard de la pression de liquidité due à la baisse des prix du pétrole consécutive à la pandémie du Covid-19.

« La notion de défaut s’apprécie en fonction du contexte. Face à un cas de force majeure, d’urgence sanitaire globalisée, je ne vois pas comment on peut parler de défaut », fait observer le ministre.

En toute rigueur, l’analyse de Fitch Ratings est toutefois à prendre avec beaucoup de pincettes. En effet, « la situation économique actuelle est très labile », prévient un analyste londonien, spécialiste des matières premières. « C’est une analyse pro-cyclique, sans risques avec quelques évidences et quelques poncifs. Prédire le pire aujourd’hui, c’est enfoncer une porte ouverte », poursuit l’analyste, qui ajoute : « de plus, le raisonnement est assez statique. Il ne tient pas compte des inévitables évolutions, y compris à court terme. Le redémarrage économique en Chine ou encore un possible accord sur le niveau des prix du pétrole notamment sont de nature à changer considérablement la donne pour un pays comme le Gabon », explique l’analyste.

« Les agences de notation sont très fortes pour prédire le passé, rarement l’avenir«

Un professeur d’économie de l’Université Paris-Dauphine, co-auteur du rapport Cyclope sur les matières premières, se fait lui tranchant. « Les agences de notation sont très fortes pour prédire le passé, rarement l’avenir », cingle-t-il avec une ironie tranchante.

De fait, ces vingt dernières années, les agences de notation (que ce soit Fitch Ratings, Standard&Poor’s ou Moody’s) se sont révélées incapable de prévoir l’apparition des grandes crises économiques, pas plus que leur fin.
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