C’est indéniablement un de ces cygnes noirs évoqués par Nassim Nicholas Taleb. Un de ces événements qui survient et qui bouleverse l’équilibre du monde. En plus d’un effet immédiat sur l’économie, la pandémie de Covid-19 partie de l’Empire du milieu il y a plus de deux mois, a surtout fortement impacté le secteur des hydrocarbures et les économies des pays pétroliers les plus dépendants, puisqu’en entraînant une guerre des prix de l’OPEP, la pandémie de Covid-19 a précipité la chute des prix du baril de brut.
Patrick Pouyanné PDG du groupe pétrolier français Total, l’a souligné annonçant la baisse de 20% de ses investissements pour 2020, « la situation actuelle est très différente de celle de la dernière grande crise du secteur ». Car oui elle est totalement différente de la dernière crise pétrolière. Avec des effets aussi pernicieux que les symptômes du virus qui l’accompagne, la crise actuelle a des effets immédiats dans tous les secteurs d’activités y compris donc le secteur pétro-gazier africain.
En effet, en entraînant une guerre des prix au sein de l’Opep qui finira par précipiter la chute des cours du pétrole sur les marchés, la pandémie de Covid-19 a souligné toute sa malice. Malheureusement pour les pays producteurs africains, notamment pour les plus fragiles comme le Gabon, l’effet sur l’économie est immédiat. Entre baisse des revenus, projets d’exploration suspendus et incertitude pour des milliers d’emplois locaux, cette crise apparaît comme un coup de butoir pour des pays qui se remettaient à peine de la crise de 2014.
Dans ce pessimisme ambiant, NJ Ayuk président de la Chambre africaine de l’énergie et lobbyiste de l’industrie pétrolière, a souligné son inquiétude en indiquant, « des milliers d’Africains et d’expatriés vont être licenciés dans les pays producteurs de pétrole alors que les entreprises ferment leurs plates-formes de forage et les projets prévus. Nous devons faire face à la réalité car ces temps sont sans précédent ». Des mots forts qui résument le climat actuel ponctué d’incertitudes aussi bien sur le plan sanitaire, que sur le plan économique.
Alors que l’économie mondiale est déjà fortement fragilisée par cette crise, l’Afrique subsaharienne du fait d’un effondrement historique des prix du pétrole qui suggère une forte pression sur les budgets des États, pourrait donc voir cette pandémie ruiner ses perspectives à moyen terme. Une pression immédiate qui en plus de menacer la stabilité macroéconomique, pourrait entraîner une crise sociale sans équivalent portée par une récession et une baisse drastique du PIB.