SantéCoronavirus au Gabon : Le point quotidien sur la situation au 23 mars 2020 fait par le Dr Guy-Patrick Obiang Ndong avec deux nouveaux cas déclarés positifs
Les autorités sanitaires gabonaises ont instauré un point d’information quotidien, complet, précis et actualisé sur l’évolution de la présence de coronavirus (Covid-19). Celui-ci est fait chaque jour en fin d’après-midi par le Dr Guy-Patrick Obiang Ndong, secrétaire général du ministère de la Santé, à la tête du Comité de pilotage du plan de veille et de riposte contre l’épidémie de Coronavirus au Gabon. Un exercice de transparence, rare en Afrique, qui permet de dissiper les fausses informations et faire pièce des commentaires malveillants et irresponsables qui pullulent sur les réseaux sociaux. Voici celui du lundi 23 mars.
Situation épidémiologique
Deux nouveaux cas ont été déclarés positifs au Covid-19, soit un total de 6 cas positifs au Covid-19 et un décès sur 137 tests de dépistage réalisés.
Pour ce qui est des deux derniers cas déclarés, il s’agit d’un homme de 45 ans, de nationalité togolaise, résident au Gabon qui a récemment séjourné à Dakar avec son épouse. Ils sont rentrés à Libreville le 11 mars 2020 par le vol Air Côte d’Ivoire. Deux
jours plus tard, il a présenté une fatigue avec fièvre. Au regard de la persistance des
symptômes avec l’apparition progressive de la toux, il a appelé le 1410. Il a ensuite
été interné à l’Hôpital d’instruction des Armées d’Akanda (HIAA) où des prélèvements ont été effectués puis analysés au CIRMF qui a rendu un résultat positif au Covid-19.
Le deuxième cas est un compatriote de 42 ans, qui a présenté après son retour de France le 19 mars 2020 une toux sèche. Dès son arrivée, il s’est confiné successivement à l’hôtel Hibiscus de Louis puis à celui du Boulevard Triomphal. Devant la persistance de la toux sèche et l’apparition de la fièvre, il a appelé le 1410. Une équipe médicale a assuré son transport vers l’Hôpital d’instruction des Armées d’Akanda (HIAA).
Il est important de signaler qu’il ne s’agit pas ici de personnes qui ont été en contact avec les quatre (4) premiers cas confirmés, mais plutôt de nouvelles personnes.
Les équipes de surveillance épidémiologiques continuent à travailler de plein pied. Sur les 104 cas contacts des quatre (4) premières personnes contaminées, 101 ont été identifiées et sont sous surveillance médicale.
700 personnes mobilisées 24h/24
C’est l’occasion ici de préciser qu’il y a plus de 700 personnes qui sont mobilisées 24h/24 pour la recherche des cas contacts, le transport médicalisé des cas suspects, la prise en charge hospitalière, la gestion des appels téléphoniques, la gestion de la logistique et l’hygiène assainissement, aussi bien à Libreville qu’à l’intérieur du Gabon.
Des sanctions pour les auteurs de canulars
Nous regrettons par contre tous ces plaisantins qui continuent à perturber la sérénité des équipes de travail notamment le jeune compatriote qui durant toute la journée du dimanche 22 mars dernier, a baladé les équipes médicales dans la ville de Bitam simulant une infection au Covid-19. Après investigation, il ressort que ce fut un canular. Le jeune compatriote a été arrêté par les agents de la Police Judiciaire. Une sanction exemplaire doit lui être infligée.
L’urgence d’un changement de comportement
La mesure du confinement partiel peut rapidement évoluer vers un confinement total si nous ne mesurons pas la gravité du Covid-19. La moyenne des cas contacts est aujourd’hui de 20 personnes. Cela voudrait dire que si les mesures de non rassemblement ne sont pas respectées, l’épidémie peut, en un temps record, affectée nos populations. L’urgence d’un changement de comportement devient plus que nécessaire pour freiner la propagation du Covid-19 au sein de la population. L’application des gestes barrières doit devenir un réflexe de survie notamment se laver les mains avec du savon ou un gel hydro-alcoolique, se saluer sans se serrer la main, se couvrir la bouche et le nez avec le pli du coude en cas de toux et d’éternuement, éviter tout contact avec une personne ayant de la fièvre, une toux ou un mal de gorge.
Aussi, la prise en charge précoce permet de garantir un succès thérapeutique. Le Covid-19 n’est pas une maladie de la honte, il n’est donc pas nécessaire de se cacher, dès l’apparition des premiers signes évocateurs, appelez le 1410.