Si les chauffeurs de taxis-bus ont augmenté les coûts des trajets face aux mesures gouvernementales pour éviter la propagation du Covid-19, le Sylteg dit non à cette surenchère. Il demande également au gouvernement de veiller à ce que le racket n’ait pas lieu durant cette période restrictive.
Le Gabon a enregistré le 20 mars, son premier cas de décès dû au Covid-19. Le gouvernement a donc renforcé les mesures pour prévenir la propagation de cette pandémie sur l’ensemble du territoire national. Au nombre de celles-ci, la réduction des passagers dans les transports en commun, notamment de 18 à 9 pour les taxis-bus. Cette restriction a conduit les transporteurs qui saucissonnaient déjà les trajets, à le faire d’avantage pour garantir leur bénéfice et même.
Pour le président du Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (Sylteg), qui a rappelé les membres du syndicat à l’ordre, cette pratique est inadmissible surtout en cette période. «A l’endroit de l’ensemble des transporteurs dans tout le pays, les tarifs restent inchangés. Le pays est dans une situation de difficulté, nous ne pouvons pas créer une difficulté supplémentaire aux populations gabonaises, en augmentant les tarifs» a déclaré Robert Menié, au cours d’un point presse le 21 mars.
Les prix restent inchangés
Depuis l’apparition du Coronavirus au Gabon, le pays se trouve dans un «contexte de danger extrême». «Ce n’est pas un jeu et le gouvernement a pris des mesures restrictives», a-t-il rappelé aux adhérents du Sylteg. Selon lui, le Sylteg avait anticipé il y a une semaine en demandant la réduction du nombre de places dans les véhicules. «Le gouvernement est allé exactement dans notre sens en fixant le nombre de places. C’est vrai que c’est des mesures fortement contraignantes, c’est vrai que nos recettes vont baisser, c’est vrai que le rendement va baisser. Mais c’est une question de vie ou de mort et aucun sacrifice n’est suffisant quand il s’agit de la vie», a-t-il argumenté.
Insistant sur le bien-fondé des mesures gouvernementales en sensibilisant les transporteurs, Robert Menié a tout de même interpellé le gouvernement. Si ces mesures «sont légitimes», elles sont fortement contraignantes, d’autant plus que les recettes des transporteurs «vont être divisées par 3». Dans ce contexte, le Sylteg veut du gouvernement des mesures d’accompagnement pour aider les transporteurs dans leur travail. «Puisque nos recettes baissent énormément, nous voulons que pendant ce temps on enlève les gendarmes qui sont sur la route et qui continuent à prendre de l’argent sur les transporteurs. Quant aux policiers, je veux que leur rôle se limite à vérifier que les mesures gouvernementales sont respectées dans les bus», a souhaité Robert Menié.