A l’occasion de son second discours intervenant au lendemain de l’annonce du premier décès dû au coronavirus au Gabon, le président de la République Ali Bongo Ondimba a pris des mesures préventives particulièrement rigoristes en instaurant un mini couvre-feu qui lentement, mais sûrement, fait le lit à un prochain confinement total. Une sortie et une décision certes salutaires, mais dénuées comme espérées des mesures d’accompagnement attendues par le peuple gabonais.
A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles dit-on prosaïquement pour évoquer des mesures d’une rigidité prises dans un contexte tout aussi extrême. En s’adressant à son peuple ce soir, Ali Bongo Ondimba s’est certainement appuyé sur cette maxime populaire pour annoncer dans un premier temps, le 5e cas atteint de Covid-19, et dans un deuxième temps, le fait que désormais, un mini couvre-feu sera instauré à partir de ce dimanche 23 mars 2020.
Conscient de ce que ce virus, eu égard à son mode de propagation foncièrement pernicieux lequel, fait le lit à une contamination difficilement contrôlable, le président de la République a annoncé de nouvelles mesures préventives destinées à freiner à court terme, la propagation du virus sur le territoire national. « Aussi, à compter du dimanche 22 mars et jusqu’à nouvel ordre, tous les déplacements sur l’ensemble du territoire national entre 19H30 et 6h du matin sont désormais interdits, sauf indication contraire », a annoncé Ali Bongo Ondimba.
Une mesure qui peut paraître efficiente pour réguler le mode de transmission, mais qui n’apporte aucune réponse sur les questionnements de l’opinion relatifs aux mesures préventives qui doivent, pour être pertinentes, nécessairement faire l’objet d’un accompagnement du gouvernement.
A titre d’exemple, le prix du carburant reste inchangé alors même que de nouvelles mesures invitent les transporteurs en commun à limiter le nombre de passagers dans leurs véhicules, entre 3 et 9. Une situation qui du reste, menace le chiffre d’affaires de ces derniers contraints à leur corps défendant d’augmenter les prix de leurs trajets en toute illégalité, en contrevenant de façon flagrante aux mesures gouvernementales sur le sujet.
Dans le même contexte, de nombreux commerçants se sont pris au jeu de l’augmentation de manière insidieuse des prix des denrées de première nécessité, au grand dam des populations qui commencent, progressivement, à ressentir les effets négatifs de cette crise sanitaire sur le plan économique.
Une situation inquiétante et alarmiste, qui nécessite du gouvernement qu’il trouve des solutions palliatives rapides contre toutes ces questions. Car à terme, il sera contraint de gérer une autre crise en plus de celle qui l’éprouve actuellement et met à mal l’équilibre financier et administratif de l’Etat.