Le directoire du Centre des libéraux réformateurs (CLR, majorité), réuni mardi en fin d’après-midi à son siège de Libreville, s’est totalement désolidarisé du président de son conseil politique et fondateur, Jean Boniface Assélé, suite à ses propos acrimonieux, la veille, visant Ali Bongo Ondimba, le chef de l’Etat dont il est par ailleurs l’oncle maternel.
« Le directoire (du CLR, présidé par Nicole Assélé) réaffirme son indéfectible soutien au président de la République et à toutes les politiques publiques insufflées sous son magistère à la tête du pays », a indiqué le CLR dans un communiqué au terme de la réunion de crise
Sur les ondes de sa radio Générale Nouvelle, le président fondeur du CLR Jean Boniface Assélé, oncle maternel du chef de l’Etat et père de l’actuel président du parti, avait vitupéré : « je suis l’oncle mais je ne sais même pas où est mon neveu. Depuis qu’il est revenu de Riyad pour Libreville je l’ai jamais rencontré ». Pour le CLR, ces propos, de nature à semer le trouble dans l’opinion et dans ses rangs, n’engagent que son auteur.
Ancien commandant en chef de la police et plusieurs fois ministres sous feu Omar Bongo Ondimba, aujourd’hui âgé de 82 ans, Jean Boniface Assélé est coutumier de ce genre de saillies.
En septembre 2019, il avait été de fait mis sur la touche du parti, obligé d’en céder les rênes à sa fille Nicole dont il est depuis en guerre ouverte. « Ce type de déclaration a davantage vocation à mettre en porte-à-faux sa fille qu’à s’en prendre au chef de l’Etat. Elles rappellent un peu les déclarations en France de Jean-Marie Le Pen contre sa fille, Marine », explique un cadre du parti.
Pour rappel, le CLR, un parti centriste allié de la majorité, a largement perdu de sa superbe ces dernières années. Lors des dernières élections générales d’octobre 2018, il n’est parvenu qu’à faire élire un seul député et a perdu plusieurs de ses bastions municipaux, dont le 4ème arrondissement à Libreville notamment.