L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé mercredi de définir l’épidémie de COVID-19 comme une "pandémie".
Dans ses efforts de lutte contre la pandémie, le monde doit cependant rester pleinement conscient des risques que poserait une panique généralisée.
Dans de nombreux endroits, les mises à jour quotidiennes sur le nombre croissant de nouvelles infections et de décès mettent déjà les nerfs de la population à vif. Les masques, les produits de désinfection, et parfois même le papier hygiénique sont en rupture de stock ; des personnes d’apparence asiatique ont été attaquées en Europe et en Amérique ; les marchés boursiers du monde entier semblent engagés sur des montagnes russes.
Si l’OMS a enfin décidé de qualifier la propagation du COVID-19 de pandémie, ce n’est cependant pas pour alimenter la peur et la panique, mais pour essayer de susciter un consensus encore plus large entre les pays du monde entier, afin que des mesures d’urgence plus énergiques soient prises contre la maladie.
"Tous les pays du monde peuvent encore changer le cours de cette pandémie s’ils travaillent à dépister, tester, traiter, isoler, suivre et mobiliser leur population", a déclaré mercredi à Genève le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Il est évidemment compréhensible que la lutte contre une maladie infectieuse jusqu’ici inconnue suscite des inquiétudes.
Si ces inquiétudes ne sont pas maîtrisées, elles pourraient cependant se transformer en peurs irrationnelles ; les peurs irrationnelles favoriseraient à leur tour le racisme, le nationalisme et l’isolationnisme, en amenant les peuples à se retourner les uns contre les autres, alors même que la solidarité et la confiance mutuelle doivent au contraire être plus appréciées et encouragées que jamais.
S’il veut vaincre la maladie, le monde doit donc également trouver un moyen de contenir et de limiter la panique.
Pour ce faire, les gouvernements du monde entier doivent utiliser tous les outils à leur disposition pour informer le grand public de la meilleure manière de rester en bonne santé, contrer haut et fort toute désinformation en rétablissant la vérité, et empêcher le racisme et la xénophobie de se développer et d’infecter les esprits.
Contre la panique, l’arme la plus puissante est cependant de garder confiance dans les capacités de l’espèce humaine à triompher de l’épidémie dès lors que tous les pays du monde travaillent ensemble.
Pour garder confiance, la communauté internationale peut par ailleurs s’appuyer sur l’expérience de la Chine, qui continue à enregistrer de nouveaux progrès en matière d’endiguement de la propagation du virus sur son territoire. Si la Chine parvient à inverser la tendance, les autres pays le peuvent aussi.
Au cours des derniers jours, des pays comme l’Italie, la France et la Corée du Sud ont ainsi pris des mesures rigoureuses, comme le verrouillage des villes, la fermeture des écoles ou le renforcement des contrôles portuaires.
De plus en plus de dirigeants, d’universitaires et d’experts médicaux soulignent par ailleurs l’importance de la solidarité et de la coopération mondiales, et la communauté internationale semble à présent faire de réels efforts pour s’adapter à l’évolution de la situation.
En gardant à l’esprit le dernier rappel de l’OMS, les pays du monde entier doivent donc faire tout ce qui est en leur pouvoir pour éviter que la panique ne s’interpose entre leurs efforts et la victoire finale. F