Alors que les premières retombées économiques du Coronavirus se font ressentir sur le continent comme on peut le voir avec la chute des cours du pétrole, plusieurs gouvernements africains notamment ceux exportateurs de pétrole, doivent désormais envisager une chute drastique de leurs recettes pétrolières. Ainsi, à l’instar du Nigeria qui envisage de réduire son budget 2020, le Gabon encore largement dépendant des revenus pétroliers, devra impérativement opérer une révision budgétaire.
La réunion d’urgence de ce lundi 9 mars entre le ministre de l’Economie et des Finances Jean-Marie Ogandaga et ses collaborateurs parmi lesquels le directeur général des Impôts Auguste Akomezogho et le Directeur général de l’Économie et de la politique fiscale Jean Baptiste Ngolo Allini, soulignait déjà l’impact de la situation. Huitième producteur pétrolier africain, le Gabon est directement impacté par la chute entamée ce week-end par les cours du pétrole.
En effet, si les impacts de cette situation sur l’économie nationale ne sont pas encore mesurables ou quantifiables, nul doute qu’un baril qui s’échange à moins de 34 dollars contre près de 70 dollars en janvier dernier, devrait avoir des retombées négatives sur les prévisions budgétaires et contraindre les autorités a révisé la loi de finance. Plafonné à 3330 milliards de FCFA pour l’exercice 2020, le budget gabonais devra donc inéluctablement être revu à la baisse.
Ainsi, à l’image du Nigéria premier producteur pétrolier africain qui a annoncé par le biais de sa ministre des Finances Zainab Ahmed, qu’il allait revoir à la baisse son budget 2020 pour faire face à la chute des cours du pétrole, le Gabon devra donc dans les plus brefs délais prendre une décision similaire. Si les experts s’accordent à dire que « la situation va être très compliquée pour les pays exportateurs de pétrole (…) et qu’ils accuseront une perte de recettes pendant quelques semaines ou quelques mois », dans les faits on pourrait replonger dans une crise similaire à celle de 2014.
Par ailleurs, au regard de la faiblesse des réserves de devises voire de leur rareté en Afrique centrale malgré les relatifs apaisements de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), dont pas moins de cinq pays figurent parmi les principaux exportateurs africains, devrait fortement accuser le coup.