"Serait-il ou pas candidat à sa propre succession ?" Telle était une des questions qui avait alimenté les débats en Côte d’Ivoire et sous d’autres cieux. Alassane Ouattara a tranché. Il ne sera pas candidat pour l’élection présidentielle d’Octobre 2020. C’était le jeudi 05 mars dernier devant les élus du peuple ivoirien qu’il l’a annoncé. Il venait là, de tordre le cou au suspens ambiant. A 78 ans, l’homme d’Etat ivoirien a décidé de ne pas être victime de la boulimie du pouvoir. Le journaliste indépendant gabonais, Ismaël Obiang Nzé, fait un clin d’œil à cette actualité qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive.
L’acte si ordinaire posé par Alassane Ouattara est devenu si extraordinaire sous les tropiques parce qu’il indique à bien des égards les rapports que certains dirigeants entretiennent avec le pouvoir. Rien qu’en lorgnant dans son espace communautaire (CEDEAO), on voit bien le contre-exemple que produit son voisin Guinéen Alpha Condé, soupçonné à tort ou à raison de vouloir s’accrocher au pouvoir à l’issue de son deuxième mandat contre la volonté du peuple.
Deux hypothèses pour comprendre comment il en arrive là Soit qu’il fait preuve de constance politique dans sa démarche pour avoir annoncé en 2017 qu’il ne se représenterait pas pour un troisième mandat par respect des dispositions constitutionnelles, alors qu’il avait la possibilité de retoucher "ce document" en tant que chef d’État encore en fonction. Soit il a eu une bonne lecture des foyers de tension régionale et en a tiré toutes les conséquences avec les conseils des partenaires traditionnels de la Cote d’Ivoire.
Maintenant, la fin justifiant parfois les moyens, croisons les doigts pour voir jusqu’où ira l’élégance politique du visionnaire "devenu”.
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