Interpellé le 18 février par des agents de la Direction des recherches (DGR), Carl Mihindou Mi-Zamba, l’activiste proche de l’opposant Jean-Ping aurait étendu sur deux affaires concernant le fils de Jean Ping. À en croire La Libreville, un site proche du palais, il a fourni des preuves accablantes contre Franck Ping dans le cadre d’une affaire de malversations financières et une autre d’atteinte à la sûreté de l’État.
Représentant de Jean Ping dans la province de la Nyanga, précisément à Moabi, dans le département de la Douigny, Carl Mihindou Mi-Zamba qui avait déjà été arrêté en septembre 2016, a été pris le 18 février dernier par des agents de la Direction des recherches (DGR). Malgré la mobilisation de ses frères d’armes, aucune information n’avait filtré sur les mobiles de son arrestation jusqu’aux révélations le 6 mars, du site proche du palais, La Libreville, le 6 mars. 20
Dans un article titré « Gabon : Entendu par la Justice, l’activiste Carl Mihindou Mi-Zamba fournit des preuves accablantes contre le fils de Jean Ping, Franck, dans le cadre de deux affaires » ; le site assure que Carl Mihindou Mi-Zamba a chargé Franck Ping.
Sans citer les propos de l’activiste proche de Jean Ping ni énumérer les éléments de preuve qu’il aurait fourni, le site affirme que «pour appuyer ses déclarations, il (Ndlr. Carl Mihindou Mi-Zamba), produit plusieurs éléments matériels qui laissent peu de place au doute». À en croire le média qui indique que l’interpellation du 18 février est l’aboutissement d’une enquête minutieuse, démarrée il y a plusieurs années, Carl Mihindou Mi-Zamba a été entendu dans le cadre de deux affaires. Une pour malversations financières et l’autre pour atteinte à la sûreté de l’État.
Les malversations financières seraient, selon le site, liées à «la cession du gisement de fer de Bélinga à la société chinoise Sino-Hydro». En réalité, il s’agit de deux affaires distinctes tant l’exploitation du gisement de fer de Bélinga avait plutôt été concédée à la China machinery engineering corporation (CMEC), société chinoise adjudicataire du contrat d’exploitation de ce gisement pour 25 ans par le truchement de Franck Ping moyennant de très grosses sommes d’argent, au détriment des Brésiliens de la Companhia Vale do Rio Doce (CVRD). L’affaire Sinohydro, où est également impliqué Franck Ping, concerne quant à elle une firme chinoise du BTP spécialisée entre autres dans la construction de routes et de barrages hydroélectriques, soupçonnée d’avoir versé de substantielles commissions en échange de l’attribution de marchés publics au Gabon, au Cameroun et au Congo.
Comme le rappelle le site, dans l’affaire Sinohydro, Franck Ping avait été incriminé par le directeur général adjoint, Wang Ping, de nationalité chinoise, qui avait dit à la Justice gabonaise avoir ordonné des «transferts de fonds évaluées à plus de 5 milliards de francs CFA au bénéfice de Frank Ping, à travers des comptes domiciliés à Hong-Kong, à la suite de l’obtention, au début des années 2000, de marchés publics relatifs au contrat passé entre l’État gabonais et la société Sino-Hydro, pour l’électrification de Libreville et la réalisation du tronçon routier Koumameyong-Ovan dans l’Ogooué-Ivindo».
La seconde affaire concernerait la venue de Yéo Sihifowa, le hackeur ivoirien, arrêté le 31 août 2016 au QG de Jean Ping, puis inculpé le 13 septembre après avoir été soupçonné d’avoir voulu modifier les résultats électoraux au profit du candidat Jean Ping. Inculpé initialement pour des faits «d’atteinte à la sûreté de l’État», indique le site, cette charge avait été par la suite requalifiée en «falsification, publication de faux résultats et trouble à l’ordre public». En prison depuis 2016, informe La Libreville, il devrait prochainement être jugé.
À en croire le média, Carl Mihindou Mi-Zamba n’aurait pas nié l’implication de Franck Ping dans ces affaires. «Selon les enquêteurs, si l’activiste interpellé le 18 février dernier s’est mis à table, c’est que les preuves à (leur) disposition sont confondantes et que l’intéressé ne souhaitait manifestement pas payer pour d’autres», peut-on lire sur le site.