En détention préventive, Lewis Bekui Ebang, un moment désigné comme le kidnappeur présumé du jeune Rinaldi, ne serait pas le seul suspect à envisager, pensent des sources proches de l’investigation. Les enquêteurs assurent être toujours à la recherche de celui qui s’était présenté, lors d’un appel téléphonique avec la mère de Rinaldi, comme le kidnappeur du jeune garçon de 3 ans.
Arrêté à Ndjolé fin janvier, Lewis Bekui Ebang a été placé sous mandat de dépôt à la prison d’Oyem. Cet homme est suspecté d’être en lien avec l’enlèvement du jeune Rinaldi au village d’Abé-Bizang, situé à 27 kilomètres de Bitam. Le 12 janvier, jour de la disparition de l’enfant, Lewis Bekui, licencié de l’ANGTI serait parti du village sur Libreville, disant aller postuler à un emploi.
L’enfant a disparu vers 14 heures, mais Lewis serait déjà parti tôt le matin du village, selon les enquêtes réalisées par le parquet d’Oyem accompagné des officiers de police judiciaire (OPJ) du Woleu-Ntem. Pourtant, plus de six personnes du village Abé-Bizang soutiennent avoir vu Lewis Bekui quelques heures avant la disparition de l’enfant.
Si la famille accuse la justice de vouloir offrir «une sorte de protection» à ce suspect et demande «plus de rigueur» dans l’investigation, les enquêteurs se penchent désormais vers d’autres pistes.
Quid de l’auteur de l’appel téléphonique ?
«Dans tous les cas, notre suspect Lewis est en prison», mais «il en ressort beaucoup de zones d’ombre à élucider», explique une source proche de l’enquête, qui ne néglige pas les complicités familiales. Les enquêteurs se concentrent surtout sur l’auteur d’un appel téléphonique reçu fin janvier par Maïcha Ida Mete Abagha, la mère de Rinaldi. L’auteur de l’appel se présentait comme le kidnappeur de Rinaldi, et expliquait que l’enfant devait être tué mais était toujours en vie. «On nous a demandé de prendre les organes essentiels de l’enfant», disait-il, tout en réclamant la somme de 500.000 FCFA «avant 11h30» à la famille, sans quoi l’enfant serait exécuté.
Il est bien évident que le petit Rinaldi (3 ans) n’a pas pu communiquer à ses ravisseurs le contact téléphonique de sa mère. Faire apprendre par cœur le numéro de téléphone des parents n’étant pas une pratique en usage dans le monde rural, l’enquête suppose que l’auteur de l’appel pourrait être un proche de la famille.
L’audio de la conversation avait circulé sur les réseaux sociaux. «Cela a un peu entravé l’enquête. Naturellement, lorsqu’une enquête est connue du grand public avant son dénouement, cela a forcément un impact négatif», explique une source proche de l’investigation.