Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Économie
Article
Économie

« L’entrée en bourse du groupe BGFIBank aura nécessairement un impact positif sur sa filiale gabonaise » (Loukoumanou Waidi, directeur général de BGFIBank Gabon)
Publié le mardi 3 mars 2020  |  LaLibreville.com
Secteur
© Autre presse par DR
Secteur bancaire : Loukoumanou Waïdi prend les rênes de BGFIBANK Gabon
Comment


Entrée en bourse, nouveau plan d’entreprise… 2020 sera une année charnière pour BGFIBank, premier groupe bancaire en Afrique centrale. Cette année encore, le Gabon, son berceau historique, jouera un rôle moteur. Dans un entretien accordé à La Libreville, Le directeur général de BGFIBank Gabon, Loukoumanou Waidi, nommé en septembre 2019, dévoile les ambitions de son établissement en 2020, mais également les défis qu’il devra surmonter.

Le Groupe BGFIBank fera son entrée en bourse en 2020. Quel en sera l’impact pour sa filiale gabonaise ?

L’impact sera nécessairement positif. A travers cette démarche, le groupe BGFIBank aura accès aux moyens financiers nécessaires à son développement et l’impact sera positif sur son image. Chacune de ses filiales en bénéficiera, donc sa filiale gabonaise aussi (la plus importante du groupe en termes de résultat, NDLR).

Quels sont les principaux objectifs de BGFIBank Gabon en 2020 ?

Pour cette année 2020, BGFIBank Gabon, conformément aux orientations de son conseil d’administration, s’est fixé cinq priorités : accélérer sa croissance, gérer les coûts, maîtriser les risques, perfectionner la gestion de ses ressources humaines et mettre en place une organisation optimale qui soit la plus efficace possible. Concrètement, en termes opérationnel, cela doit se traduire par une amélioration du résultat net (20 milliards de francs CFA en 2020 contre 16 milliards l’année précédente, NDLR) et une meilleure maîtrise des risques majeurs.

En outre, afin de renforcer la confiance des investisseurs, nous nous sommes dotés d’outils de mesure de la performance et avons fait de la transparence en matière de gestion une priorité. Raison pour laquelle nous avons fait appel à l’agence de notation financière Bloomfield Investment Corporation.

Qu’est-ce qui singularise le marché bancaire gabonais par rapport à d’autres pays ?

Le marché gabonais étant étroit, sept banques commerciales se le partagent : BGFIBank, BICIG, Attijari UGB, Citibank United Bank for Africa Gabon (UBA Gabon), Ecobank et Orabank, sachant que trois banques (dans l’ordre d’importance, BGFIBank Gabon, BICIG et UGB) dominent le marché et concentrent plus de 75% des emplois.

La singularité du marché bancaire gabonais est intimement liée à la taille du pays. C’est un marché économique étroit en raison du faible nombre de consommateurs mais très intéressant du fait du taux moyen de consommation qui est significatif.

Le taux de bancarisation est également faible, ce qui signifie qu’il y a encore de la profondeur, autrement dit des marges de croissance à capter grâce notamment à la digitalisation du secteur qui permet de développer la gamme de services et aller chercher de nouveaux clients.

Selon les prévisions, la croissance est attendue en 2020 au Gabon à + 3,9 %. Peut-on parler de reprise de l’économie après des années de marasmes ?

Il y a au Gabon un certain nombre de signes encourageants à court, moyen et long terme. C’est le cas notamment de la série de réformes entamées depuis 2017 et pilotées par le FMI, visant à assainir ses finances publiques et diversifier son économie dans le cadre d’un programme de 642 millions $ ; de la croissance attendu à 3,9 % du PIB en 2020 ; un taux d’endettement du Gabon de 57 % en dessous du seuil d’endettement fixé par la CEMAC (70%) ; la sursouscription de l’ordre de 3,5 fois son montant initial (fixé à un milliard de dollars) de l’emprunt obligataire international du Gabon fin janvier ; ou encore les projets structurants tels que la construction de la Transgabonaise (une route bitumée reliant l’Estuaire au Haut-Ogooué sur 780 km), la réhabilitation du chemin de fer Transgabonais, ou la construction de deux centrales électriques.

Ces éléments combinés créent un terreau favorable propice et de nature à inspirer confiance aux marchés financiers.

La diversification de l’économie reste un objectif pour les autorités gabonaises. Mais l’économie n’est-elle pas encore trop dépendante des matières premières ?

Effectivement l’économie gabonaise repose encore largement sur l’exploitation de ses ressources naturelles et principalement le pétrole ; ce qui l’expose aux fluctuations de la conjoncture internationale et à l’épuisement des réserves en cas d’absence de nouvelles découvertes.

Cependant, les autorités gabonaises en ont conscience et agissent. Elles s’emploient à mettre en œuvre un programme de diversification de l’économie orienté vers les mines, la filière bois, les services, les infrastructures, le tourisme et l’agriculture. La mise en place de la Zone économique Spéciale ou la modernisation des ports sont des exemples concrets de la mise en place de programme.

Quelles sont les principales évolutions économiques auxquelles vous vous attendez dans les années à venir au Gabon et ailleurs en Afrique Centrale ?

La diversification de la structure économique, l’équipement du pays en capital fixe via de nouvelles infrastructures et la poursuite de la réhabilitation de l’existant dans les domaines susceptibles d’avoir un effet accélérateur sur le développement, comme les routes, l’énergie ou l’éducation.

Et en matière bancaire, quels seront les principaux changements qui pourraient marquer cette décennie ?

Parmi les principaux changements, j’en vois deux en particulier. D’abord, le règlement relatif à la protection des consommateurs des produits et services bancaires dans la CEMAC qui rentrera en vigueur à partir de 2023 et qui aura pour conséquence la gratuité d’une vingtaine d’opérations et services bancaires. Ensuite, l’innovation dans le secteur financier, qu’il s’agisse de la monnaie électronique ou autres technologies digitales qui permettront davantage d’inclusion financière tout en maîtrisant les risques associés (protection des données à caractère personnel, lutte contre le blanchiment, sécurité des systèmes d’information, protection des consommateurs).

On peut également anticiper d’autres évolutions comme un bouleversement des canaux de distribution et des méthodes de consommation des services bancaires, un renforcement de la réglementation et une régulation plus forte des activités financières, des consommateurs plus avertis et avisés, l’apparition de nouvelles familles de risques ou encore l’émergence de nouveaux acteurs dans la banque et la naissance de nouvelles catégories d’opérateurs qui viennent compléter l’offre actuelle.

L’Afrique de l’Ouest a fait le choix d’abandonner le franc CFA pour adopter l’Eco. L’Afrique centrale pour l’instant a opté pour le statu quo. Dans ce débat monétaire, avez-vous une position ?

Sur ce sujet, je me bornerais à rappeler que les dirigeants des six pays de la CEMAC ont réaffirmé le 22 novembre 2019 dernier, leur volonté de disposer d’une monnaie commune, stable et forte. Des objectifs essentiels que tout acteur économique devrait partager.
Commentaires


Comment