Représentés par le Congrès des agents de l’administration publique, parapublique et privée de l’État (Cappe) ayant déposé plainte auprès du Tribunal international du commerce à Genève, en Suisse, les épargnants de la société de microfinance BR Sarl évaluent leur perte à 75 milliards de FCFA qu’ils réclament à l’État gabonais pour négligence.
Depuis la cessation des activités de BR Sarl en octobre 2015, les épargnants, estimés à 18 000, n’ont pas cessé de rappeler l’État gabonais à ses responsabilités, estimant qu’il est le principal responsable de la situation dans laquelle ils se trouvent depuis plus de quatre ans. S’étant porté partie civile dans le cadre d’une plainte déposée, en novembre 2019, au Tribunal international du commerce à Genève, en Suisse, le Cappe évalue le montant total de l’épargne des adhérents à 32 milliards de FCFA bruts.
Dans une interview, lundi 24 février, à l’hebdomadaire Gabon Matin, Emmanuel Mve Mba précise que, ajoutées aux intérêts, les cotisations des adhérents de la société de microfinance, dont le fondateur est en fuite en France, s’élèvent désormais à 75 milliards de FCFA. Pour le président du Cappe qui dit être en négociation avec le gouvernement, c’est à l’État gabonais de régler cette somme.
«Pour le Cappe, BR Sarl n’aurait jamais dû exercer en tant qu’établissement de microfinance. Les acteurs officiels concernés par la microfinance ont échoué dans leur mission de protection des épargnants, et portent chacun une responsabilité dans ce scandale», explique Emmanuel Mve Mba. Ce dernier rappelle que le promoteur de cet établissement, un pasteur gabonais, avait été condamné à 5 ans de prison pour viol sur mineure quelques années plus tôt. Pour le président du Cappe, rien que cette condamnation aurait dû convaincre l’État de refuser à Yves Mapakou son agrément. Il accuse l’État gabonais de négligence.