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La BAD prête-t-elle «trop rapidement» aux pays africains?
Publié le lundi 24 fevrier 2020  |  Gabon Media Time
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© Autre presse par DR
Bad : Plus de 65 milliards de FCFA pour le Paref III
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C’est l’essence même de la passe d’armes actuelle entre le groupe de la Banque mondiale (BM) et la Banque africaine de développement (BAD). Alors qu’au cours d’un forum organisé le 10 février dernier à Washington, David Malpass président de la Banque mondiale avait souligné que la BAD « prête trop rapidement » aux Etats africains ce qui aggrave leur endettement, l’institution panafricaine s’est quelques jours plus tard, fendue d’un communiqué réfutant ces propos. Néanmoins, au regard de la situation catastrophique de nombreux Etats marquée par un surendettement, ces propos ont ouvert la voie à un débat plus large.

En effet, alors qu’elle a elle–même révélé dans ses perspectives 2020 sur l’économie africaine, qu’entre 2008 et 2018 la dette publique moyenne des pays africains est passée de 38% à 56% du produit intérieur brut (PIB) ce qui traduit une forme sévère de surendettement, la Banque africaine de développement (BAD) a tout de même tenu à réfuter les propos de David Malpass économiste en chef et président du groupe de la Banque mondiale.

Ce dernier qui a fustigé l’attitude à la fois de la Banque asiatique de développement (ADB), de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), et donc de la Banque africaine de développement (BAD) qui selon lui « prêtent trop rapidement et aggravent le problème de la dette », a entériné ce qui apparaît depuis plus d’un an comme une préoccupation majeure, à savoir : le « nouveau piège de la dette ».

Dans un contexte où de nombreux Etats à l’instar du Gabon, ont fait de l’emprunt de remboursement leur procédé de financement de l’économie alourdissant un peu plus la charge d’une dette qui bien qu’en dessous du seuil communautaire est de plus en plus pesante, la BAD pourrait effectivement être accusée d’entretenir ce cercle vicieux d’endettement. En confondant souvent vitesse et précipitation pour répondre aux besoins en financement du continent, l’institution dirigée par Akinwumi Adesina pourrait être accusée d’entretenir cet engrenage.

Bien que son rôle essentiel dans les efforts de développement et dans les aspirations des pays en développement soit indéniable, son portefeuille projet à 10,1 milliards de dollars US en 2018 alors que l’Afrique est en proie à une « corruption endémique », est révélateur. Avec de nombreux projets axés sur l’agriculture et l’énergie, alors que le besoin en infrastructures de base est grandissant et obère la capacité de remboursement de nombreux emprunts, la BAD s’enlise quelque peu dans un modèle d’investissements loin de la réalité.

Si la Facilité africaine de soutien juridique (ALSF) qu’elle abrite, aide les pays à négocier les conditions de leurs redevances et taxes avec les sociétés internationales et leur offre plus de garanties, « la fin du supercycle des matières premières », pourrait avoir de lourdes conséquences sur le niveau de la dette extérieure de nombreux pays africains notamment les exportateurs de pétrole à l’image du Gabon. Prête-t-elle trop rapidement ? possible. Quoi qu’il en soit, avec une dette publique passée de 38 à 58% du PIB en 10 ans et des infrastructures insuffisantes pour favoriser la croissance, la situation est loin d’être reluisante.
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