Au moment où l’opinion est secouée par des informations sur l’enlèvement d’un proche de l’ancien candidat à l’élection présidentielle d’août 2016, une autre personnalité serait elle aussi menacée d’arrestation. C’est du moins ce qu’à laissé entendre le président de l’ONG Agir pour le Gabon Alphonse Louma Eyouga, qui dans un libre propos parvenu à Gabon Media Time tenu a condamné ces actes qui violent les libertés fondamentales des citoyens et qui viseraient le vice-président de cette organisation Michel Ongoundou Loundah. Ci-dessous la déclaration du leader de la société civile.
« Qui en veut à Michel Ongoundou Loundah ?
Il est Vice-président de l’ONG Agir pour le Gabon chargé de la communication. Il est donc membre de la société civile libre. A ce titre il mène, avec son ONG ainsi que les autres organisations non gouvernementales, des luttes citoyennes allant de la défense des libertés fondamentales à la revendication des Gabonais au droit de choisir librement leurs dirigeants à travers des élections justes et démocratiques avec des instruments institutionnels impartiaux. Autant dire que Michel Ongoundou Loundah ne saurait cautionner et se taire devant le complot institutionnel en cours dans notre pays visant une dévolution monarchique du pouvoir à un autre Bongo.
Comme si les Bongo avaient acquis au franc symbolique le titre foncier du Gabon. Depuis la nomination de Noureddine Bongo Valentin au poste de coordinateur des affaires présidentielles de son père Ali, de nombreuses voix se sont élevées ici et là pour dénoncer cette imposture, cette ultime provocation. A ce titre, Michel Ongoundou Loundah lors d’un séjour en Europe s’est associé à la diaspora gabonaise pour, à la fois, mener des actions tous azimuts en Belgique où ils sont revenus sur la crise post électorale toujours non soldée en rencontrant les responsables de l’Union européenne, et en France devant la résidence de Mme Aimée Baudier Valentin (la maman de Sylvia Bongo) pour alerter l’opinion publique sur le funeste projet de monarchisation de notre pays.
Michel Ongoundou Loundah démocrate milite contre la dictature des Bongo depuis l’époque du parti unique. Pour rappel il a été le ministre de La Défense du gouvernement d’André Mba Obame. Le dimanche 10 février, alors qu’il se trouvait en France deux mystérieux personnages non identifiés se sont présentés à son domicile librevillois tard dans la soirée pour, pretendaient-ils, venir récupérer un colis. Un colis ? A moins que ce soit le propriétaire des lieux qu’ils étaient venus récupérer…
Depuis, la rumeur ne cesse d’enfler sur une éventuelle tentative d’arrestation ou d’assassinat de Michel Ongoundou Loundah. Alors, se posent plusieurs questions : qui en veut au Vice-président d’Agir pour le Gabon ? Les prisons du pays n’ont elles pas suffisamment hébergé des compatriotes injustement incarcérés à cause de leurs idées? Les martyrs de la démocratie, depuis Germain M’ba jusqu’à ceux du 31 août 2016 et les jours d’après ne sont-ils pas assez nombreux pour que d’autres noms viennent rallonger la liste des compatriotes morts ou assassinés pour un Gabon libre et démocratique ?
Au lieu de s’interroger sur le déficit de légitimité et la mauvaises gouvernance qui le caractérisent, le pouvoir des Bongo choisit plutôt de continuer à se déchaîner contre les opposants et les acteurs de la société civile. Comme si en cassant le thermomètre, il fera baisser la fièvre de l’ingouvernabilité qui frappe durement le Gabon depuis la crise postelectorale de 2016.
C’est l’occasion ici de dénoncer vigoureusement le kidnapping, hier, 18 février, de notre jeune compatriote Karl Mihindou-mi-Nzambe, ancien détenu politique. Dans tous les cas, en Europe et au Gabon, Ongoundou Loundah mène des actions citoyennes frappées du sceau de la légalité. En France, en Suisse ou en Belgique, toutes les manifestations auxquelles il prend part sont autorisées et même encadrées par les forces de police.
Les vérités blessent ? Alors, arrimons-nous à une forme de gouvernance moins contestable et plus moderne au lieu de chercher à remplir les prisons. On ne peut durablement bâillonner l’expression démocratique d’un peuple opprimé. L’arrestation ou l’assassinat de Michel Ongoundou Loundah ne seront jamais des faits divers banaux sans réaction imprévisible des Gabonais tant l’homme bénéficie d’une crédibilité et d’une large surface sociale acquise à sa personne engrangées depuis des décennies de combat contre l’arbitraire. « Une pirogue n’est jamais trop grande pour chavirer », avait écrit Ahmadou Kourourouma dans son célèbre ouvrage « En attendant le vote des bêtes sauvages ».