Si le Parquet de Libreville a classé sans suite l’affaire les opposant au Coordinateur général des Affaires présidentielles, Noureddin Bongo Valentin, les Organisations de la société civile gabonaise engagées dans la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux au Gabon estiment que «les enquêtes judiciaires ont été insuffisantes et volontairement tronquées». Ils comptent poursuivre leur combat auprès d’autres juridictions nationales et internationales jusqu’à ce que la vérité éclate.
L’affaire liée à la plainte des 4 membres de la société civile contre Noureddin Bongo Valentin pour corruption n’est pas encore terminée. C’est du moins ce qu’assurent les quatre organisations de la société civile auteures de la plainte. Dans un communiqué daté du 16 février, elles annoncent qu’elles ne céderont devant aucune intimidation ou menace.
Le 14 février, après audition des différentes parties, le procureur de la République avait en effet classé l’affaire. Une décision que le Parquet motivait par le manque d’éléments de preuves suffisantes pour établir la présomption de culpabilité de l’accusé et pouvant lui permettre d’appuyer le dossier devant le juge d’instruction.
Face à cela, les leaders des Organisations de la société civile gabonaise engagées dans la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux au Gabon «rejettent vigoureusement cette décision entachée d’insuffisances flagrantes, et s’engagent à poursuivre leur combat auprès d’autres juridictions nationales et internationales».
Elles considèrent que «les enquêtes judiciaires ont été insuffisantes et volontairement tronquées». Pour elles, «en dix jours ouvrables, on ne peut pas boucler une enquête sur les questions de blanchiment de capitaux et de corruption». «Ce résultat nous conforte dans la volonté exprimée, il y a une semaine, de récuser auprès du ministre de la Justice et de l’Inspection générale, le Procureur de la République, André-Patrick Raponat, et la DGR –Direction générale des recherches- dans la conduite de cette enquête», a indiqué le porte-parole du groupe, Jean Rémy Yama.
S’agissant de l’interdiction de voyager des leaders de ces organisations, ils ne comprennent pas pourquoi l’enquête étant bouclée et le dossier classé, ils sont encore interdits de sortie du territoire. «On aurait pu s’attendre à une levée immédiate de cette mesure», ont-ils dit, regrettant cette mesure qui a empêché, le 16 février 2020, Georges Mpaga, un des signataires de la plainte de voyager alors qu’il se rendait à une conférence à Johannesburg, en Afrique du Sud.
Les quatre mousquetaires annoncent qu’elles ne cèderont devant aucune intimidation ou menace. Elles iront jusqu’au bout des procédures «afin que la vérité éclate», ont-elles averti.