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Gabon : pour le DG de la Dette, le nouvel Eurobond a permis à l’Etat d’empocher 180 milliards
Publié le mardi 18 fevrier 2020  |  Gabon Media Time
Emmanuel
© Autre presse par DR
Emmanuel Berre, Directeur général de la Dette
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Conclu en janvier dernier dans un contexte où plusieurs gouvernements doivent faire face à des défis de liquidité pour cette année 2020, le nouvel emprunt obligataire international souscrit par les autorités gabonaises à hauteur d’un milliard de dollars US n’a pas fini de faire couler encre et salive. Si d’éminents analystes économiques gabonais ont pris position et évoqué une opération neutre qui n’a servi qu’à entretenir le train de vie de l’Etat, pour Emmanuel Berre directeur général de la dette, cette opération a au contraire permis de renflouer les caisses d’au moins 180 milliards de FCFA. Décryptage.

En levant en toute discrétion pas moins de 1 milliard de dollars US (près de 600 milliards de FCFA) sur les marchés financiers internationaux avec l’appui de la Deutsche Bank, JPMorgan Chase et Standard Bank Group, le Gabon a réalisé une nouvelle opération pour le moins controversée. Avec déjà 1,5 milliard de dollars souscrit en décembre 2013 pour des résultats plus que mitigés, ce nouvel eurobond a fait peser le risque d’un surendettement, qui vient pourtant d’être contredit par Emmanuel Berre directeur général de la dette.
Le garant de l’encours de la dette publique gabonaise qui ne s’était jusque– là pas exprimé, s’est maladroitement livré au jeu des explications au détour d’une récente interview. A cet effet, Emmanuel Berre a tout d’abord indiqué, que « le nouvel eurobond a permis au pays de rembourser sa dette internationale dont l’échéance était 2024 », une position qui rejoint celles de Mays Mouissi et Jean Valentin Leyama.
Par contre, en évoquant « l’encaissement de 180 milliards de FCFA qui seront investis dans les grands projets de développement », le Directeur général de la Dette a fait mine d’ignorer que les conditions qui entourent cet eurobond, ne permettent pas d’envisager une telle entrée de capitaux dans les caisses de l’Etat, puisque « c’est une opération neutre qui ne visait par son produit, qu’à rembourser partiellement l’eurobond lancé en 2013 ». De plus, au regard du taux de remboursement de 6,6% d’un emprunt pourtant souscrit à 6,3%, cette affirmation semble coupée de la réalité.

Avançant un « reprofilage de la dette internationale » pour justifier cette opération, Emmanuel Berre a ensuite insisté sur la confiance des investisseurs vis à vis du Gabon. Or, dans les faits, négocier un eurobond à plus de 6% pour un pays dont la notation de la dette souveraine est considérée comme présentant un risque très élevé, souligne plutôt la voracité d’investisseurs en quête de marchés rémunérateurs dans un contexte où les taux d’intérêt sont proches de zéro.
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