C’est une possibilité qu’a évoquée le ministre des Finances, Jean-Marie Ogandaga, à l’agence de presse Bloomberg alors que le Gabon vient tout juste de lever, fin janvier, un milliard de dollars sur les marchés internationaux dans le cadre d’une opération de restructuration de sa dette extérieure.
C’est une hypothèse qui n’est pas à exclure, a expliqué le ministre gabonais à Bloomberg. Si elle se vérifiait, la nouvelle opération s’inscrirait elle aussi dans la stratégie de restructuration de la dette publique de l’Etat, menée depuis début janvier par le gouvernement.
Il y a quelques semaines en effet, le Gabon a émis pour un milliard $ de titres sur le marché obligataire afin de restructurer deux de ses obligations internationales arrivant initialement à maturité en 2023 et en 2026. A l’issue de l’opération, l’eurobond, qui sera remboursé dans dix ans, a enregistré un carnet d’ordre de 3,7 milliards $ de la part des investisseurs, soit une sursouscription de 3,7 fois le montant sollicité.
Il faut dire que cette opération intervient dans un contexte favorable. D’une part, les obligations africaines font l’objet d’un appétit croissant des investisseurs à la recherche d’une meilleure rentabilité dans un univers de taux bas sur les marchés matures. D’autre part, le Gabon a entamé depuis 2017 une série de réformes visant à assainir ses finances publiques et diversifier son économie dans le cadre d’un programme de 642 millions $, piloté par le FMI. Pour l’année 2020, les autorités gabonaises s’attendent à une croissance de l’ordre de 5 %. Autant d’éléments de nature à inspirer confiance aux marchés financiers.
A noter que l’endettement du Gabon est actuellement de 57 % alors que les critères de convergence de la CEMAC fixent le seuil d’endettement pour ses pays membres à 70 %.