Dieudonné Lewamouho Obissa : «Sydonia World ne souffre d’aucun dysfonctionnement»

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Publié le lundi 17 fevrier 2020 | Gabon Review

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Dieudonné Lewamouho Obissa, patron de la Direction générales des Douanes et droits indirects

Le patron de la Direction générales des Douanes et droits indirects (DGDDI) a écarté toute rumeur sur le dysfonctionnement de Sydonia World, logiciel permettant de «sécuriser la chaine logistique des marchandises, de l’envoi automatisé du manifeste jusqu’à leur enlèvement dans les ports et aéroports». Dans cette interview accordée à Gabonreview, Dieudonné Lewamouho Obissa rassure notamment les opérateurs économiques, ainsi que la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), en affirmant, de manière formelle, que «Sydonia World ne souffre d’aucun dysfonctionnement».

Gabonreview : Quel est votre appréciation depuis le lancement de Sydonia World au Gabon ?

Dieudonné Lewamouho Obissa : Sydonia World est une application que nous venons de mettre au port d’Owendo. Il faut comprendre qu’il y a deux phases relatives au lancement de cet outil. La première avait consisté, il y a plusieurs années, à migrer de Sindara vers Sydonia ++. Et depuis août 2019, nous sommes en train de faire l’expérience de Sydonia World qui est une application conçue par la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, ndlr) et qui, aujourd’hui, fonctionne dans plus de 85 pays. Depuis le 13 janvier 2020, nous avons migré vers Sydonia World au niveau de l’ancien port d’Owendo. A ce jour, tout se passe correctement, mis à part quelques difficultés enregistrées lors du lancement.

Que pensez-vous des critiques supposées de Bolloré sur Sydonia World ?

Nous avons constaté sur les réseaux sociaux, en effet, la circulation d’un document critique sur Sydonia World, dont Bolloré aurait été l’auteur. Comme vous le savez certainement, le ministre de l’Economie a reçu Bolloré pour avoir des éclaircissements à ce sujet. L’opérateur a démenti être l’auteur dudit document. Par ailleurs, le lancement d’un nouveau système informatique s’accompagne souvent de certaines difficultés, généralement liées à l’appropriation du nouvel outil. Et c’est ce qui s’est passé avec Sydonia World, lors de la quinzaine de lancement. Mais présentement, au 14 février, l’ensemble des opérateurs ou presque, commence à maitriser l’outil et tout se passe pour le mieux.

D’aucuns imputent l’engorgement du port d’Owendo à ce nouvel outil…

Je ne sais pas s’il faut lier l’engorgement du port à l’utilisation de Sydonia World. Depuis le 12 février, l’ouverture du port est continue, 24/24. Et malgré cela, les opérateurs économiques rechignent à sortir les containeurs. A partir de ce moment, l’on est en droit de se demander si c’est l’outil informatique la source de l’engorgement du port ou alors, la mauvaise volonté des opérateurs économiques. Tout porte à croire que ces derniers refusent délibérément la mise en place de ce logiciel. Pour quelle raison ? Je n’en sais rien. Nous tenons à rappeler qu’avant la mise en place de ce nouveau système, plusieurs opérateurs économiques ont été formés. Des formations assurées par les équipes de la Douane qui elles-mêmes, ont été formées par la CNUCED. Si les douaniers ont pu assimiler le fonctionnement de cet outil, pourquoi les opérateurs économiques ne le pourraient pas ?

Lorsque vous avez un opérateur qui a 30 déclarants et qui n’envoie en formation que deux, cela va forcément se traduire par une sous-utilisation du logiciel, compte tenu de la charge de travail. Certains opérateurs économiques ont clairement douté de la capacité de l’administration des Douanes à mettre en place de Sydonia World. Voilà un aspect de la réalité. Par ailleurs, pour l’administration, ce logiciel améliore un certain nombre de choses. Il s’agit notamment de la prise en compte des recettes, la gestion de certains régimes douaniers et toute chose qui devrait plutôt satisfaire les opérateurs. Pour les Douanes, Sydonia World ne souffre d’aucun dysfonctionnement.

Les difficultés rencontrées présagent-elles un retour vers Sydonia ++ ?

Non. Le ministre de l’Economie l’a suffisamment dit et de manière assez claire : «Il n’est pas du tout question que l’on revienne à Sydonia ++». Quelle que soit la position des opérateurs, l’administration ira au bout de la mise en place de Sydonia World.

Quelles seraient les retombées réelles de l’utilisation de Sydonia World ?

Sur la base de nos prévisions, il devrait y avoir une amélioration des recettes douanières de l’ordre de 15 à 20%. Cet horizon ce sera cependant possible que lorsque l’utilisation du logiciel sera optimal et couvrira l’ensemble du territoire national. Nous disposons justement d’un chronogramme d’actions pour a atteindre cet horizon. Nous pensons qu’à la fin de l’année 2020, l’ensemble des sites douaniers du pays aura migré vers Sydonia World. Nous sommes actuellement sur le bureau 110 de l’ancien port d’Owendo. Nous avons déjà terminé avec le New Owendo International Port (NOIP, ndlr). En mars, nous allons toucher les autres bureaux de Libreville, c’est-à-dire l’aéroport, le port-môle, les colis postaux et Nkok. A partir d’avril, nous allons attaquer l’intérieur du pays. Ce qu’il faut comprendre, également, ce que nous sommes assujettis à d’autres contraintes qui sont à la fois financières et techniques. Car, nous travaillons avec des prestataires extérieurs qui nous aident à placer les équipements sur les différents sites douaniers.

En gros, Sydonia World fonctionne très bien…

Le système n’a aucun problème. A ce jour, Sydonia World fonctionne dans plus de 85 pays en Asie, en Europe, en Afrique et en Amérique. Le logiciel ne présente aucune difficulté particulière. Dans les pays voisins, au Cameroun, Congo et Guinée équatoriale, ce système est déjà opérationnel. Pourquoi ne fonctionnerait-il pas chez nous ?

Un message aux opérateurs économiques…

Il y a des sessions complémentaires de formation qui ont été ouvertes il y a deux semaines. Nous attendons toujours leurs besoins en formation… un courrier leur a d’ailleurs été transmis dans ce sens. Une cellule de veille est ouverte tous les jours, jusqu’ à 21 heures, pour accueillir les différents opérateurs économiques afin de les aider à mieux maitriser l’outil informatique. Les opérateurs devraient comprendre que l’on ne reviendra pas Sydonia ++, mais que l’implémentation de Sydonia sera menée à son terme.

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