L’ex-député PDG de Minvoul passé à l’opposition Bertrand Zibi Abeghe avait été condamné le 23 juillet 2019 à six ans de prison ferme par la chambre correctionnelle pour «violences et voies de fait » et « détention illégale d’arme à feu ». Il était accusé d’avoir participé activement aux violences post-électorales de 2016. Ses avocats avaient aussitôt fait appel. Bertrand Zibi sera rejugé en appel ce lundi 17 février.
En prison depuis septembre 2016, Bertrand Zibi Abeghe, proche de Jean Ping, ne s’était pas présenté à l’audience le 23 juillet au Tribunal de grande instance de Libreville. Ses avocats, qui l’ont représenté, avaient aussitôt fait appel.
La peine prononcée à son encontre avait été moins sévère que les réquisitions du procureur général. Lors de l’audience du 2 juillet 2019, le ministère public avait requis dix ans de prison et 250 000 FCFA d’amende contre Bertrand Zibi Abeghe, soupçonné d’être impliqué dans les violences post-électorales de 2016 et poursuivi sous différents chefs d’inculpation.
Le prévenu a finalement été reconnu coupable pour « détention illégale d’une arme à feu » et « violence et voie de fait ». Il a en revanche été déclaré non-coupable de « non-assistance à personne en danger » et d’ « instigation aux actes et manœuvres de nature à provoquer des troubles à l’ordre public ».
Bertrand Zibi Abeghe avait été arrêté au petit matin du 1er septembre 2016 au QG de Jean Ping. Il est depuis incarcéré depuis à la prison centrale de « Sans famille ». Ses avocats, qui dénonçaient hier le fait qu’un prévenu ne peut être détenu sans jugement au-delà d’un délai de dix-huit mois, soulève aujourd’hui un autre vice de procédure.
« Pour Zibi, nous avons relevé appel de sa condamnation en juillet 2019. La loi fait obligation à la Cour d’appel d’examiner cette procédure dans un délai de deux mois. Or, la Cour n’a pas répondu. Passé ce délai, le détenu est donc mis en liberté provisoire, selon le nouveau Code de procédure pénale, article 400 », plaide l’un de ses conseils, Me Maguisset.
Nouveau ministre de la Justice, nouvelle politique pénale
Depuis la nomination début décembre d’un nouveau ministre de la Justice et garde des Sceaux, Erlyne Antonela Ndembet, épouse Damas, une politique pénale plus exigeante a été mis en place, mêlant fermeté et strict respect des dispositions du nouveau Code de procédure pénale, entré en vigueur en juin dernier.
Le résultat ne s’est pas fait attendre. Début janvier, à l’occasion du procès de l’opposant et cyber-activiste, réputé pour sa virulence, Landry Washington, la Cour d’appel de Libreville avait pris en compte le fait qu’un prévenu ne peut être détenu sans jugement au-delà d’un délai de dix-huit mois et avait prononcé sa libération immédiate