Le Conseil exécutif du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) a déploré, le 13 février, les incohérences ou l’absence d’une véritable stratégie d’endettement du gouvernement qui reportent sans cesse le remboursement de sa dette sur les générations futures.
Le conseil exécutif du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM) a fustigé et condamné le choix récemment opéré par les autorités gabonaises, à travers le lancement sur les marchés internationaux d’une opération de gestion active de sa dette obligataire internationale. L’objectif de cette opération était le rachat partiel de l’obligation internationale de 2013 à échéance 2024, à hauteur de 750 millions de dollars, et l’émission d’une nouvelle obligation internationale d’un montant de 1 milliard de dollars avec une maturité moyenne de dix ans et un coupon de 6,625 %.
Pour le RPM, cette approche serait loin d’être orthodoxe. Car, il «résulte de cette situation, le maintien d’un taux d’endettement relativement élevé, 65% du PIB par rapport à l’objectif fixé par le gouvernement lui-même à 32% ainsi que sur l’accroissement de la charge de la dette sur les ressources publiques sans impact réel sur le développement du pays», a déclaré le secrétaire exécutif adjoint, Alain Michel Mombo. Ce dernier assure que cette situation est un facteur qui limite les capacités d’investissements du pays dans les secteurs économiques et sociaux qui relèvent des domaines prioritaires dans l’amélioration des conditions de vie des Gabonais.
Le RPM est également inquiet sur le circuit que pourront emprunter les 180 milliards de FCFA restant de la déduction du remboursement de la dette internationale dont l’échéance est fixée à 2024, sur les 542 milliards de FCFA levés au terme de l’Eurobond réalisé fin janvier 2020. Alexandre Barro Chambrier et ses camarades assurent que «ce nouvel emprunt obligataire international, au lieu de créer un cercle vertueux en faveur d’une dynamique de croissance, constitue de plus en plus un poids incompressible sur les finances publiques qui induit une détérioration des indicateurs sociaux et une menace d’aggravation de pauvreté».
Pourquoi et au nom de quelle solidarité républicaine, le peuple gabonais doit subir la charge d’une dette pour laquelle il ne bénéficie pas et dont il n’est pas demandeur ? Le RPM n’a pas encore de réponse à cette question qu’il pose à haute voix.