En détention depuis septembre 2016, Bertrand Zibi devrait bénéficier de la liberté provisoire depuis fin septembre 2019, clame l’un de ses avocats, Maître Maguisset. La Cour d’appel n’ayant pas répondu, dans le délai légal de deux mois, à l’appel relevé en juillet 2019 par la défense, la conséquence est la mise en liberté provisoire, détaille l’avocat qui parle de «détention arbitraire.»
«Mon client devrait bénéficier de la même jurisprudence que Landry Washington», explique à Gabonreview Maître Maguisset, l’un des avocats de Bertrand Zibi. Le cyber-activiste Landry Washington est sorti de prison en janvier, la Cour d’appel n’ayant pas répondu à l’appel, de ses avocats, déposé neuf mois auparavant.
«Pour Zibi, nous avons relevé appel de sa condamnation en juillet 2019. La loi fait obligation à la Cour d’appel d’examiner cette procédure dans un délai de deux mois. Or, la Cour n’a pas répondu. Passé ce délai, le détenu est donc mis en liberté provisoire, selon le nouveau Code de procédure pénale, article 400», détaille le conseil. Son client, de nationalités américaine et gabonaise, se trouve depuis fin septembre 2019 en détention «arbitraire», affirme Me Maguisset.
«Cette situation a été dénoncée par les avocats de M. Zibi à Monsieur le Procureur Général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville au moyen d’une correspondance reçue par son cabinet le 8 janvier 2020», précise l’avocat.
La procédure d’appel a été enclenchée par la défense juste après la condamnation de Bertrand Zibi le 23 juillet 2019 à six ans de prison pour «violences et voies de fait» et «détention illégale d’arme à feu». Il était accusé d’avoir participé activement aux violences post-électorales de 2016.
L’ex-PDGiste a été arrêté le 31 août 2016 au QG de Jean Ping. Les activistes le considèrent comme un “prisonnier politique”. Ses avocats arguent que son dossier est vide. Fin janvier, la famille et les soutiens de l’ex-député de Minvoul ont rédigé un communiqué dans lequel ils promettent 10 millions de francs CFA à toute personne qui ramènera les “pièces à conviction”, à savoir l’arme, le chargeur et les munitions “disparus“, qui ont permis d’inculper Bertrand Zibi de “détention illégale d’arme à feu”.
L’arme présentée à l’audience de juillet, ne serait pas la pièce présentée lors de l’enquête préliminaire, selon Me Maguisset. Mais ce dernier compte plutôt sur la voie légale pour faire sortir son client de prison.