Alors que s’est ouvert ce mardi 04 février 2020 le dialogue politique normalisé et régulier entre le gouvernement et l’Union européenne portant essentiellement sur les droits de l’Homme, le ministre de l’Intérieur Lambert-Noël Matha, pourtant présent lors de cette rencontre, semble décidé à ramer à contre courant des engagements pris le Gabon sur ces questions. Pour preuve après l’interdiction au rassemblement de Dynamique unitaire, les Forces de police nationale ont procédé ce mercredi 05 février à l’interpellation de plusieurs syndicalistes.
En effet, lors du dialogue politique intensifié qui s’est conclu par la lecture d’une communication de l’ambassadrice de l’Union européenne au Gabon, Rosario Bento Pais, en présence du ministre des Affaires étrangères Alain Claude Bilie-By-Nze, la problématique des violations des libertés fondamentales avait largement été évoquée. D’ailleurs le Gabon s’était engagé dans un processus « de respect rigoureux de l’État de droit et notamment de la Constitution et des dispositions garantissant les libertés fondamentales et la transparence et la crédibilité des élections ».
Sauf que ces engagements semblent être foulés au pied par le ministre de l’Intérieur qui vient une fois de plus de placer le « tout répressif » au centre de son action. Prétextant que le rassemblement initié par la confédération syndicale Dynamique unitaire avait pour dessein de troubler l’ordre public puisque s’éloignant « de l’action syndicale ». Une position bien curieuse alors la loi n°001/2017 du 03 août 2017 relative aux réunions publiques en République gabonaise dispose en son article 3 que « Les réunions et manifestations publiques sont libres en république gabonaise ».
La posture adoptée par le ministre de l’Intérieur dénote une fois de plus l’incapacité du gouvernement à respecter ses engagements vis à vis de ses partenaires internationaux et pourrait sans aucun doute être un frein aux discussions entamées avec l’Union européenne.