Depuis la marche politique continue du Gabon, voilà des décennies, jamais cette province n’a été logée à une telle enseigne. Et si on y pensait enfin ?
Léon MBA, père de l’indépendance du Gabon, était originaire de l’Estuaire. En 1967, malade, il passe le flambeau à Albert Bernard Bongo. En reconnaissance, pense-t-on, celui-ci décide de “réserver” le poste de Premier ministre à l’Estuaire. Léon Mebiame, Casimir Oyé Mba, Paulin Obame Nguema, Jean-François Ntoutoume Émane, Jean Eyeghe Ndong puis Paul Biyoghe Mba à Julien Nkoghe Bekale (aujourd’hui).
Ça toujours été ainsi, jusqu’à ce que, dans la foulée de son premier mandat en 2009, Ali Bongo Ondimba décide de “réécrire” une “loi non écrite” au grand soulagement des Gabonais. Et le Woleu-Ntem entrait à son tour dans l’histoire politique nationale avec la nomination du professeur Ona Ondo, puis de Raymond Ndong Sima. Ensuite l’Ogooué-Ivindo, avec l’arrivée d’Emmanuel Issozé Ngondet. La machine était lancée. Puis patatras !
Mais aujourd’hui, d’aucuns pensent, à raison d’ailleurs, que le président de la République se doit d’explorer d’autres régions qui sont riches (aussi) en potentialités intellectuelles. Il aurait pensé à l’Ogooué-Lolo, mais cette province a déjà l’Assemblée nationale et les rênes du PDG au pouvoir.
Quant à la Nyanga, l’épisode du Vice-premier ministre Séraphin Moundounga est toujours mal digéré par le pouvoir.
Le Moyen-Ogooué ? Ça manque un peu de poigne. Et les personnalités en vue sont lentes à la détente. Poutine ou Guy Bertrand MAPANGOU aurait pu faire l’affaire dans la Ngounié, mais la province bénéficie de la 2e haute Institution du pays (le Sénat).
Il ne resterait plus alors que l’Ogooué-Maritime, mis à part le Haut-Ogooué d’où est issu le chef de l’Exécutif. Un Premier ministre issu de la capitale économique ? Et pourquoi pas ! Cela permettrait :
1- de réconcilier cette province, frondeuse et hostile au pouvoir, avec les dirigeants.
2- de gêner, un tant soit peu, argue-t-on, l’aura de Jean Ping dans cette région dont il est natif…
3- … car les populations verraient en ce clin d’œil une sacrée main tendue du pouvoir. Une invite à fumer le calumet de paix…
4… toute chose qui donnerait des coudées franches pour préparer demain. Car le choix de l’Ogooué-Maritime sera un argument de taille pour 2023. Cette province étant réputée difficile pour le régime. Mais d’où certains politiques locaux, ont réussi, sans coup férir, à récupérer certains bastions qui étaient imprenables.
Mais quelle personnalité ferait l’affaire dans cette éventualité ? On chercherait un bon technocrate rompu aussi à la tâche politique et qui a une assise au plan local. Quelqu’un qui connaît les desseins socio-économiques du chef de l’État et qui a une maîtrise parfaite des dossiers. En somme : un rassembleur,’ et un négociateur hors pair qui soit connu des sphères décisionnelles… internationales. Pour mieux plaider et négocier pour le Gabon. Un compatriote qui serait la synthèse à même de dynamiser l’action politique d’Ali Bongo Ondimba. L’Estuaire, le Woleu-Ntem et l’Ogooué-ivindo et ayant déjà montré leurs… limites.