Alors que l’épidémie du nouveau coronavirus apparu à Wuhan en Chine continue de se propager, les fausses informations pullulent sur les réseaux sociaux. Ce phénomène, mondial, n’épargne pas le Gabon qui a décidé de réagir.
Un nouveau virus apparu en Chine, tuant en quelques jours plus d’une centaine de personnes, en contaminant des milliers d’autres, se propageant à la surface du globe… et engendrant une prolifération de fausses informations, c’est la situation à laquelle le monde est confronté depuis quelques semaines.
Sur les réseaux sociaux, les vraies informations, délivrées par les autorités sanitaires internationales notamment, sont noyées par les fake news et autres thèses complotistes (« on nous ment, on nous cache la vérité »).
Parmi celles-ci, certaines sont devenues particulièrement virales : « Le virus se serait échappé d’un laboratoire de haute sécurité de Wuhan », « le bilan de l’épidémie serait plus lourd, de l’ordre de 90 000 morts à ce jour », etc. « Le Coronavirus donne lieu à quantité de rumeurs sur les réseaux sociaux », constate cet expert gabonais en science de l’information.
Face à la propagation de ces fausses nouvelles, les autorités chinoises n’ont pas tardé à réagir, identifiant et interpellant les personnes qui sont à l’origine de leur diffusion sur leur territoire. « C’est une question d’ordre public car ces rumeurs, totalement fausses, créent une psychose au sein de la population », a confié un officiel chinois a une l’agence de presse Xinhua.
Le Gabon lui aussi récemment victime de fausses rumeurs sur les réseaux sociaux
Toutes choses égalent par ailleurs, cet épisode rappelle celui intervenu au Gabon il y a une dizaine de jours. Le 24 janvier dernier à Libreville, la capitale, deux hommes, accusés à tort d’être des kidnappeurs d’enfants, ont été lynchés par la foule ; de nombreux blessés ont été dénombrés et d’importants dégâts matériels constatés. La raison ? Des rumeurs, complètement fausses elles aussi, sur une prétendue vague d’enlèvements d’enfants.
Face à cette dérive, les autorités gabonaises ont, elles aussi, décidé de s’adapter. Vendredi 31 janvier, en conseil des ministres, un projet d’ordonnance a été adopté qui complète la loi du 25 septembre 2011 relative à la protection des données à caractère personnel. Son objet : renforcer l’arsenal juridique en matière de protection des données personnelles et de la vie privée.
Concrètement, celles et ceux qui diffusent de fausses informations sur les réseaux sociaux (fake news ou infox), diffusent des images violentes, comme on l’a vu lors de la journée du 24 janvier dernier, utilisent des photos d’autrui sans son autorisation, ou se livrent au cyber-harcèlement seront plus facilement sanctionnables.
Sous ses aspects techniques, il s’agit d’une véritable rupture selon l’un des inspirateurs du texte. « C’est la fin de l’angélisme. Internet et les réseaux sociaux sont un espace de liberté, certes. Mais la liberté ne va pas sans responsabilité. Et pour s’assurer que la responsabilité y soit effective, il faut qu’il y ait des sanctions contre les potentiels abus », commente ce spécialiste du droit des nouvelles technologies.