Le Groupe de travail de l’ONU a rendu public, le 28 janvier, son avis sur la détention de Magloire Ngambia. Celui-ci demande la libération de l’ancien ministre de l’Économie, sous mandat de dépôt depuis le 10 janvier 2017, mais qui n’a toujours pas été jugé à ce jour.
Donné en novembre 2019, l’avis du Groupe de travail de l’ONU sur les détentions arbitraires au sujet de l’ancien ministre Magloire Ngambia a été rendu public le 28 janvier. Selon Jeune Afrique, le Groupe de travail a demandé la libération de Magloire Ngambia. Accusé de corruption, l’ancien ministre de l’Économie est placé sous mandat de dépôt depuis le 10 janvier 2017, et reste sans jugement.
Il aurait détourné des fonds publics d’une valeur d’environ 400 milliards de francs CFA, en plus d’être accusé de corruption passive dans des dossiers de construction de logements sociaux et de routes liés à l’homme d’affaires italien Guido Santullo. La privation de liberté de M. Magloire Ngambia est arbitraire», estime le groupe de travail de l’ONU qui dénonce une violation de la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples.
Le Groupe de travail se dit «particulièrement préoccupé par les allégations de torture et de mauvais traitements» rapportés les avocats de Magloire Ngambia (Mes Alicia Ondo, Seydou Diagne et Pierre-Olivier Sur), «et dont aurait été victime M. Ngambia durant ses interrogatoires et sa détention». De fait, les juristes de l’ONU demandent au gouvernement gabonais «de prendre les mesures qui s’imposent pour remédier sans tarder à la situation».
La mesure appropriée, selon eux, «consisterait à libérer immédiatement M. Ngambia et à lui accorder le droit d’obtenir réparation, notamment sous la forme d’une indemnisation». Le gouvernement gabonais n’a pas encore réagi à l’avis du Groupe de travail. Créé pour enquêter, entre autres, sur les cas de privation de liberté imposée arbitrairement, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire peut, selon les textes qui le fondent, agir sur la base des informations portées à son attention et concernant des cas présumés de détention arbitraire en adressant des appels aux gouvernements concernés afin qu’ils apportent des précisions sur des affaires à leur attention. Il peut formuler des réflexions sur des questions de portée générale afin d’aider les États à prévenir et à se protéger des pratiques de privation arbitraire de liberté.