Le ministre des Sports s’est exprimé après le gel du championnat national de football par les clubs, à l’issue de la 1re journée. Franck Nguema s’est dit «dépité» par les «agitations démagogiques» des dirigeants des clubs de 1ère et 2e division.
Réunie en assemblée générale, le 27 janvier à Libreville, l’Association des clubs de 1ère et 2e division a décidé de suspendre le championnat national de football après la 1ère journée. Une décision ayant provoqué une profonde désolation chez le ministre des Sports. Dans un post sur sa page Facebook, le 29 janvier, Franck Nguema s’est dit «dépité» par les «agitations démagogiques» des dirigeants de l’Association des clubs professionnels de football.
Le membre du gouvernement est d’autant plus déçu que le mouvement des clubs intervient après avoir reçu une partie des fonds promis par l’État. «En ces temps difficiles, tous les 14 clubs de D1 ont perçu, chacun, une avance de 20 millions de francs CFA sur 38», demandés pour le démarrage du championnat national de football de D1 et D2. Soit un «décaissement total de 280 millions de francs CFA», a précisé Franck Nguema.
Visiblement remonté, le ministre des Sports a attribué aux clubs l’échec de la professionnalisation du football. «L’Etat a déboursé des dizaines de milliards de FCFA pour le National Football ces huit dernières années, pour en faire un championnat professionnel, pour quels résultats sur le continent ? Eux-mêmes (les clubs de D1) ont décidé récemment de faire un championnat national amateur», a-t-il ironisé.
Maintenant que les clubs ont décidé de suspendre le championnat, Franck Nguema espère que ceux-ci «sont prêts à rembourser l’argent du contribuable au Trésor public». Du côté des clubs, l’on estime que le gouvernement fait dans la manipulation et la désinformation. «La menace de suspension du championnat a été brandie avant même la 1ère journée de championnat. La menace a été mise à exécution après la 1re journée de championnat, lors de notre assemblée générale», a confié une source à l’Association des clubs de D1 et D2, ayant requis l’anonymat.
Visiblement, c’est après la décision de suspension du championnat que l’État a décidé de verser des acomptes aux clubs. Des fonds qui ne permettent toujours pas aux clubs de fonctionner «normalement». D’où le maintien de la suspension du championnat qui a profondément déçu le ministre des Sports. Par ailleurs, a révélé la même source de l’Association des clubs de D1 et D2, «aucun club de D2 n’a reçu les avances dont parle le ministre. De même, tous les clubs de D1 n’ont pas reçu d’acomptes, contrairement aux dires du ministre». Par ailleurs, les clubs attendent toujours les 800 millions de francs CFA dus par l’État. Une grosse épine dans le pied de Franck Nguema.
Interpellé sur cette crise, le président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) a joué la prudence. «J’ai contacté le président de la Linaf (Ligue nationale de football professionnel, ndlr) et lui ai demandé de me fournir le procès-verbal de l’assemblée générale des clubs. Ce n’est qu’après analyse de ce document que je vais me prononcer sur la situation», a affirmé Pierre-Alain Mounguengui, joint au téléphone.