Le Gabon a inauguré vendredi 17 janvier 2020 un consulat général au Sahara occidental dans la partie contrôlée par le Maroc de cette ancienne colonie espagnole dont le statut juridique est disputé.
Cette décision intervient le même jour que la Guinée conakry et peu après celles des Comores et de la Gambie d’y ouvrir des représentations diplomatiques étrangères.
La question du statut du Sahara occidental, toujours considéré comme « territoire non autonome » par l’ONU en l’absence d’un règlement définitif, oppose depuis des décennies le Maroc et le mouvement indépendantiste Front Polisario. Cette vaste étendue désertique située au nord de la Mauritanie est en grande partie contrôlée par le Maroc, qui veut une « autonomie sous contrôle » pour la zone qu’il considère comme partie intégrante de son territoire. Le Front Polisario milite, lui, pour l’indépendance et réclame un référendum d’autodétermination.
Les discussions pour un règlement politique sont au point mort depuis des décennies, malgré une récente tentative de relance de l’ONU. Après avoir réuni par deux fois le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie à la même table, le représentant spécial de l’ONU Horst Köhler, 76 ans, a quitté son poste en mai dernier pour « raison de santé ». Depuis aucun successeur n’a été nommé.
Déterminé à « protéger ses intérêts suprêmes », le Maroc a préparé deux projets de loi établissant sa compétence juridique sur l’espace maritime couvrant les eaux territoriales « de Tanger à Lagouira », village côtier de l’extrême sud du Sahara occidental. Le débat de ces textes a été reporté sine die fin décembre, selon la presse marocaine.
Pour rappel, le Gabon et le Maroc sont très proches en raison des liens interpersonnels très forts entre leurs dirigeants respectifs, le président Ali Bongo Ondimba et le roi Mohammed VI. Après avoir subi un AVC en octobre 2018 lors d’un déplacement à Riyad en Arabie Saoudite, c’est dans le Royaume chérifien que le numéro un gabonais avait décidé de poursuivre sa convalescence.