La signature d’une trêve sociale de 3 ans, sollicitée par le gouvernement, pour mettre en œuvre les recommandations du forum de la Fonction publique est incertaine. Les syndicats exigent du gouvernement la régularisation des situations administratives des fonctionnaires. Dans cette optique, le mouvement social des travailleurs gabonais vaillants a opté, le 16 janvier, pour une détente syndicale jusqu’au 31 janvier.
Lors de la remise du rapport final du forum de la Fonction par le ministre de la Fonction publique au Premier ministre, le chef du gouvernement avait sollicité des partenaires sociaux, une trêve sociale de 3 ans. Autrement dit, 3 ans d’accalmie sociale sans l’ombre d’une grève, pour mieux initier les réformes envisagées lors du forum au sein de l’administration publique.
Julien Nkoghe Bekale ne pourrait peut-être pas parvenir à ses fins. Avant même que l’encre des signatures apposées sur le rapport des travaux du forum ne sèche, certains mouvements syndicaux refusent déjà l’idée d’une trêve sociale.
Ces mouvements syndicaux, à l’instar du Mouvement social des travailleurs gabonais vaillants, exigent au préalable la régularisation des situations administratives des agents de l’État tout comme la régularisation des retraites. «Personne ne peut aller signer la trêve sociale si on sait que les situations ne sont pas régularisées», a déclaré le 16 janvier, lors d’une assemblée générale, Pierre Minsta, président du mouvement des travailleurs gabonais vaillants. «Ce n’est pas une condition, c’est une obligation», a-t-il insisté.
Au cours de cette assemblée générale, ce groupement syndical en grève depuis novembre 2019, avec un piquet de grève au ministère de la Fonction publique, a dans cette optique, décidé d’observer une détente syndicale jusqu’au 31 janvier. «La détente syndicale voudrait dire que nous ne levons pas la grève, nous ne suspendons pas la grève, nous allons encore nous retrouver ici à la Fonction publique le 31 janvier 2020», a expliqué Pierre Minsta.
À en croire son propos, cette détente syndicale renvoie à la période pendant laquelle le mouvement entend mettre la pression sur le gouvernement pour l’obliger à donner une réponse, à priori favorable, aux fonctionnaires qui demandent de rentrer dans leurs droits. Le 31 janvier correspond à la date butoir de la période accordée au gouvernement par la confédération syndicale Dynamique unitaire (DU) pour la satisfaction totale des revendications de ses membres. «C’est la date à laquelle le gouvernement devrait obligatoirement nous donner le chronogramme des réalisations des actions à court, à moyen et à long terme», a déclaré Pierre Mintsa. «Si ce chronogramme n’est pas fait d’ici le 31 janvier 2020, ça veut dire que c’est un gouvernement de bandits». Par conséquent, a-t-il poursuivi, «si c’est un gouvernement de bandits, nous aussi nous serons obligés de nous comporter en bandit». «Nous venons à peine de terminer le forum. Nous donnons au gouvernement la possibilité de transmettre le rapport au président de la République. Et nous laissons une détente syndicale de 15 jours au gouvernement pour que nous établissions ensemble le chronogramme», a-t-il indiqué, assurant que le Gabon ne connaît pas la crise.
Selon lui, il faut 20 milliards de francs CFA pour la résolution des revendications en cours. «Et quand on trouve les 85 milliards dans les maisons des uns et des autres, vous comprenez qu’on peut régulariser les situations des agents qui ne coûtent que 20 milliards», a-t-il ironisé.