Gardée à vue depuis plusieurs jours à la Direction générale des recherches (DGR), Aurélie Ntoutoume devrait être présentée à un juge d’instruction ce 17 janvier. À l’issue de son passage au Palais de justice de Libreville, elle sera fixée sur son sort.
Aurélie Ntoutoume comptera-t-elle parmi les personnes en détention préventive à la prison centrale de Libreville, dans le cadre de la croisade anticorruption en cours ? La réponse à cette question devrait être donnée ce 17 janvier. En garde à vue depuis quelques jours, la secrétaire générale du ministère des Transports devrait être au Palais de justice où, un juge d’instruction statuera sur son sort. Selon les informations du quotidien L’Union, elle serait poursuivie pour détournements de fonds publics, fraude, et racket de sociétés.
Outre les griefs rapportés par Gabonreview dans l’article “Opération scorpion : Les fourberies financières d’Aurélie Ntoutoume Obame”, dans le cadre des marchés passés de gré à gré avec le ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, Aurélie Ntoutoume aurait perçu 8 milliards de francs CFA. Pour ces travaux non réalisés, de «vrais faux PV de réception des travaux» auraient été délivrés tout comme des paiements par Simplice Mouango Bouguendza, directeur général du patrimoine et des équipements (DGPE), de l’époque (2010).
«Le constat fait par les différents patrons de la DGPE qui ont succédé à M. Mouango Bouguendza serait tout simplement accablant : aucun travail n’aura été réalisé», rapporte L’Union. Convoquée à une séance de travail à la DGPE le 7 mars 2017, pour comprendre pourquoi les travaux payés n’ont pas été réalisés 7 ans plus tard, indique le journal, Aurélie Ntoutoume aurait refusé de s’y rendre. Le 17 janvier 2018, la Direction générale des recherches (DGR) a été saisie pour l’interpeller, mais elle ne répondait toujours pas aux injonctions pourtant répétées de la justice à son encontre.
Malgré ce passif, elle a été nommée conseillère du ministre des Travaux publics et des infrastructures et aurait utilisé ses entreprises pourtant déclarées en sommeil pour remettre en œuvre ses fourberies financières. Elle aurait dans ce cadre, racketté plusieurs entreprises dans le domaine des BTP. Parmi elles, Sinohydro à qui elle aurait requis «le reversement de plus de 400 millions de francs CFA en rétro commissions, pour avoir obtenu un marché de réhabilitation de la route de Bambouchine». À Sobea, Serg et bien d’autres, elle aurait «exigé de l’argent pour soi-disant, confectionner des tee-shirts lors du lancement du programme Graine dans le Haut-Ogooué alors même que le groupe Olam avait déjà confectionné des tee-shirts pour la circonstance».